Des chercheurs ont déjà réussi à faire hiberner des animaux qui n'en sont normalement pas capables, alors pourquoi pas l'être humain? | NASA via Wikimedia Commons
Des chercheurs ont déjà réussi à faire hiberner des animaux qui n'en sont normalement pas capables, alors pourquoi pas l'être humain? | NASA via Wikimedia Commons

Comment faire hiberner l'être humain dans l'espace?

Des scientifiques pensent que nous en sommes parfaitement capables.

Sera-t-il possible, voire nécessaire, dans le futur, d'hiberner dans l'espace? C'est ce que se demande la BBC, avec la perspective d'envisager un voyage vers Mars, qui dure huit longs mois, durant lesquels les astronautes n'ont que leur fusée comme espace de vie.

Outre les bienfaits psychologiques que l'hibernation pourrait avoir durant un voyage spatial (pas d'ennui, ni de stress, ni de sensation d'isolement), il y a également des avantages pratiques. Un seul cosmonaute consomme environ trente kilogrammes d'eau et de nourriture par semaine. Multipliez cela par seize mois pour un billet aller-retour vers la Planète rouge et vous avez un cargo bien rempli. Avec de l'hibernation cependant, 75% des réserves en nourritures seraient économisées, note la BBC.

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L'exemple des ours et écureuils

Certaines espèces, comme les ours ou les écureuils, profitent déjà des bénéfices du phénomène. Les animaux hibernants entrent dans un état nommé torpeur, dans lequel leur métabolisme ralentit et leurs rythmes cardiaque et respiratoire et leur température corporelle chutent.

L'hibernation pourrait également servir à se protéger de certains effets néfastes du voyage spatial. Par exemple, les scientifiques ont observé que les écureuils présentent des résistances à des niveaux élevés de radiation pendant leur torpeur, possiblement parce que les cellules dormantes se multiplient à un taux beaucoup moins élevé et sont donc moins exposées aux rayonnements.

La question de la perte de la masse musculaire se pose également. À bord de la Station spatiale internationale, les astronautes peuvent en perdre jusqu'à 20%, malgré la présence d'équipements sportifs et le suivi de protocoles stricts. L'être humain peut prendre exemple sur les ours, qui après leur hivernation de six mois, ne perdent presque pas de masse musculaire et retrouvent des taux normaux après vingt jours.

Il n'y a rien qui nous empêche d'hiberner

Mais est-ce seulement possible pour un humain de rentrer dans cet état de torpeur? Peut-être, répond la BBC. «Pour autant que l'on sache, l'homo sapiens n'a rien d'unique qui l'empêcherait d'hiberner. Je pense que cette capacité existe, mais qu'il faut la déverrouiller», estime Vladyslav Vyazovskiy, professeur de physiologie du sommeil à l'université d'Oxford (Royaume-Uni).

Des scientifiques ont déjà réussi à faire hiberner des animaux qui n'en ont normalement pas l'habitude, comme des rats, en agissant sur l'hypothalamus, une partie du cerveau qui régule la température corporelle et le rythme cardiaque. Dans les années 1990, des chercheurs de l'université de Pittsburgh (Pennsylvanie) ont montré que refroidir l'appareil cardiovasculaire de chiens en arrêt cardiaque met ces animaux dans un état de biostase, assimilable à l'hibernation et aussi appelé «arrêt réversible de la vie».

Un processus similaire, l'hypothermie thérapeutique, est déjà utilisé pour soigner des patients avec des lésions cérébrales, en réduisant la température corporelle, afin de protéger le cerveau et d'autres organes vitaux.

L'entreprise aérospatiale SpaceWork Enterprises, basée à Atlanta, pense qu'il est possible d'utiliser ce procédé pour le voyage dans l'espace. Ses ingénieurs envisagent de placer des astronautes dans un état de «torpeur synthétique» pendant deux semaines, de les réveiller pendant quelques jours, puis de recommencer, avec un système de roulement pour assurer la sécurité de la fusée.

Pour ce faire, les voyageurs pourraient se voir administrer de l'azote gazeux réfrigérant par voie nasale, par exemple. En attendant, nous ne sommes pas encore arrivés à ce stade. Il reste encore beaucoup de recherches à effectuer sur le cerveau, avant d'atteindre l'hibernation humaine.

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