Joshua Browder ambitionne de réduire ses dépenses de plus de 10.000 dollars avec cette IA. | Eugene Lisyuk via Pexels
Joshua Browder ambitionne de réduire ses dépenses de plus de 10.000 dollars avec cette IA. | Eugene Lisyuk via Pexels

Que se passe-t-il si vous laissez une IA gérer vos finances?

Une homme a essayé.

Il y a ceux qui ont du mal à gérer leur argent, et puis, il y a ceux qui laissent un robot le faire à leur place. C'est le cas de Joshua Browder, rapporte Futurism. Celui qui est à la tête d'une start-up à l'origine d'un chatbot fournissant des conseils juridiques, DoNotPay, déclarait ainsi dans un tweet posté le 29 avril qu'il avait délégué «l'entièreté de sa vie financière personnelle» à GPT-4, le dernier modèle d'intelligence artificielle (IA) développé par l'entreprise OpenIA.

Joshua Browder a donné à la machine un accès complet à son compte en banque, à son dossier de crédit et à sa boîte mail. Selon lui, cette intelligence artificielle lui a fait gagner 217,85 dollars (197 euros), notamment en lui faisant annuler des abonnements inutiles. Il lui a également fait écrire une lettre demandant à une compagnie aérienne le remboursement d'un forfait Wi-Fi, apparemment peu fonctionnel, payé durant un vol transatlantique.

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Enfin, selon Joshua Browder, l'IA aurait négocié une baisse de 100 dollars pour un abonnement téléphonique. «Mon but, c'est que GPT-4 me fasse gagner 10.000 dollars», ambitionne-t-il, annonçant qu'il cherche à faire de son modèle, DoNotPay, un plugin pour ChatGPT. «Le droit des consommateurs, voilà le job parfait pour l'IA!», conclut-il.

Des arguments orientés

Aussi formidable que tout ceci puisse paraître, cette histoire est à prendre avec des pincettes, indique toutefois Futurism. D'abord, il faut prendre en compte la position de Joshua Browder: puisqu'il est à la tête d'une start-up spécialisée dans l'intelligence artificielle, ses arguments sont forcément orientés.

DoNotPay, l'IA conversationnelle qu'il a développée, vouée à remplacer un avocat physique, a ainsi connu quelques ratés. Selon la juriste Kathryn Tewson, qui a décrit son expérience sur Twitter, le bot, qui a par exemple pour but d'aider à contester des amendes de stationnement, est loin d'être parfait: il aurait notamment pris plus d'une heure pour générer un document légal, ce qui paraît étrangement long pour une IA.

Joshua Browder souhaitait également que ce robot puisse aider des personnes contraintes de se rendre devant le tribunal, grâce à une oreillette cachée. Or, ceci n'est pas possible: deux procureurs ont averti le président de la start-up qu'une telle pratique ferait encourir une peine d'emprisonnement à celles et ceux qui y auraient recours.

«On dirait une arnaque»

Peu importe: face à l'expérience de Joshua Browder, certains utilisateurs de Twitter s'enthousiasment. «C'est incroyable. Le monde va devenir méconnaissable», écrit ainsi un internaute, tandis qu'un autre estime qu'il s'agit de l'une des choses les plus utiles qu'il ait vues sur ce réseau.

Mais tout le monde ne partage pas cette joie. «On dirait juste une arnaque pour récolter des données personnelles», se méfie ainsi un utilisateur. Futurism, de son côté, rappelle que GPT-4 est connu pour partager, parfois, de fausses informations, et que le bot a du mal avec certains chiffres.

Avec pragmatisme, le média note par ailleurs que si vous ne remarquez pas, en consultant votre compte en banque, que vous payez pour des abonnements superflus, c'est peut-être tout simplement que vous ne savez pas très bien gérer vos finances.

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