L'intelligence artificielle fait des erreurs, mais réussit à résumer l'essentiel de la pensée des personnes. | Milad Fakurian via Unsplash
L'intelligence artificielle fait des erreurs, mais réussit à résumer l'essentiel de la pensée des personnes. | Milad Fakurian via Unsplash

Une IA a réussi à lire dans les pensées

Rassurez-vous, il est facile de la tromper.

Vos pensées seront-elles toujours à l'abri de l'intelligence artificielle (IA)? Une première étape vient d'être franchie dans ce domaine. ScienceAlert, citant l'Agence France-Presse, rapporte que des scientifiques de l'université du Texas sont parvenus à faire retranscrire à une IA les pensées d'une personne soumise à une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF).

Le but premier de l'étude, publiée le 1er mai dans Nature, est de permettre de communiquer aux personnes qui ne le peuvent plus. Ici, nul besoin d'un implant cérébral –utilisé jusque-là, ce dernier se concentrait sur la partie du cerveau qui contrôle la bouche lorsque l'on parle. «Notre système fonctionne sur le plan des idées, de la sémantique, du sens», explique Alexander Huth, un des auteurs de l'étude.

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Résumer l'essentiel

Comment la machine y parvient-elle? Dans un premier temps, les chercheurs ont déterminé comment les mots, les phrases et leur signification provoquaient des réactions dans les régions du cerveau connues pour traiter le langage.

Avec ces données, ils ont nourri un modèle linguistique de réseau neuronal basé sur GPT-1, l'ancêtre de ChatGPT. Puis, ils l'ont entraîné à prédire comment le cerveau de chaque individu réagirait à une histoire, racontée en podcast, réduisant les options jusqu'à ce qu'il trouve la réponse la plus proche.

Les participants ont ensuite dû s'allonger dans la machine à IRMF et y écouter une deuxième histoire, afin que les scientifiques puissent vérifier si le modèle fonctionnait de manière assez précise.

Selon Jerry Tang, un autre auteur de l'étude, le décodeur cérébral a réussi à résumer l'essentiel de ce que les participants entendaient. À l'écoute de la phrase «I don't have my driver's license yet» («Je n'ai pas encore mon permis de conduire»), l'IA a par exemple retranscrit «She has not even started to learn to drive yet» («Elle n'a pas encore commencé à apprendre à conduire»).

Des risques pour «l'intimité mentale»?

Les scientifiques ont reconnu que cette IA pouvait soulever des questions concernant la sécurité de «l'intimité mentale». Mais dans le cadre de l'expérience, seules les pensées des personnes l'ayant autorisée à scanner leur activité cérébrale au sein d'une machine à IRMF pendant de longues heures ont pu être devinées par l'IA. Sans cette préparation, il ne pouvait y avoir aucun résultat.

David Rodriguez-Arias Vailhen, professeur en bioéthique à l'université de Grenade en Espagne, qui n'a pas participé à cette étude, émet toutefois quelques inquiétudes quant aux dangers de cette technologie. Il estime que cette innovation nous rapproche d'un futur où les machines seront «capables de lire dans les esprits et de retranscrire les pensées», potentiellement à l'insu des personnes concernées –par exemple, pendant leur sommeil.

Nous ne sommes pas encore arrivés à ce stade. Les participants pouvaient même facilement tromper l'intelligence artificielle: pendant l'écoute d'une histoire dans l'IRMF, les scientifiques leur ont demandé d'imaginer des animaux ou de penser à un autre récit, ce qui a totalement déstabilisé l'IA. Vous pouvez donc retourner dormir sur vos deux oreilles.

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