Le département de l'Énergie des États-Unis a donné son feu vert à un projet pour le moins innovant: la création d'un réacteur nucléaire expérimental, utilisant de l'uranium recyclé pour créer de l'énergie, dans l'Idaho.
Au cœur du projet, deux organisations. Une start-up américaine nommée Oklo, qui prétend être la première entreprise à créer de l'énergie à partir de déchets nucléaires. L'Idaho National Laboratory (INL), gigantesque centre de recherche nucléaire de 2.300 km2 situé dans le désert, qui accumule depuis des années des dizaines de tonnes de déchets d'uranium.
Depuis un an environ, raconte Wired, l'organisme de recherche traite le combustible nucléaire usé pour le rendre réutilisable. Le projet est, depuis le départ, de donner accès à cette énergie en sommeil à une ou plusieurs entreprises capables de l'utiliser pour la conception de petits réacteurs nucléaires.
De l'énergie pour 1.000 habitations
La semaine du 24 février dernier, l'INL a trouvé son candidat: Oklo, donc, qui a mis au point un réacteur aux allures de maisons futuristes façon Ikea. Nommé Aurora, le projet est véritablement particulier. D'abord, c'est la première fois que les autorités américaines autorisent la construction d'un réacteur nucléaire ne nécessitant pas d'eau pour son refroidissement.
Ensuite, parce que Aurora fonctionne grâce à un combustible à base d'uranium enrichi (HALEU, pour «high-assay, low-enriched uranium») et promet une durée de vie plus longue (vingt ans attendus), produisant de la chaleur transportée en sous-sol vers un échangeur, qui la convertit en électricité. Enfin, en ne produisant que 1,5 megawatt, Aurora pourrait devenir la plus petite centrale nucléaire jamais construite. Au total, la micro-centrale nucléaire pourrait produire de l'énergie pour 1.000 habitations.
Désormais, le principal ennemi de Oklo est le temps. Les délais sont extrêmement courts, puisque l'entreprise devra ouvrir sa centrale entre 2022 et 2025, afin de prouver l'intérêt que représente sa technologie. Mais l'entreprise pourrait ouvrir la voie à des centrales nucléaires plus sûres et plus propres.