Au laboratoire national de Los Alamos, l'impression 3D est appliquée aux matières hautement explosives. | WikiImages via Pixabay
Au laboratoire national de Los Alamos, l'impression 3D est appliquée aux matières hautement explosives. | WikiImages via Pixabay

IA et impression 3D, l'avenir du terrorisme de masse?

Ces technologies offrent des moyens faciles pour créer discrètement des armes de destruction massive.

Industrie, médecine, bâtiment, joaillerie, éducation: les applications de l'impression en 3D semblent déclinables à l'infini. Un jour, malheureusement, il faudra peut-être ajouter une nouvelle activité à cette liste –le terrorisme de masse.

Si les armes à feu imprimées en 3D circulent déjà, comment endiguer la fabrication d'armes massives et léthales et leur usage par des États ou des organisations aux noirs desseins? C'est ce que révèle un rapport publié par le très sérieux James Martin Center for Nonproliferation Studies de l'université de Monterey, repris par Scientific American.

Le terrorisme de masse pour les nuls

Ce rapport rappelle que, dans les années 1990 déjà, un jeune garçon plus doué que la moyenne et désormais surnommé le «Radioactive Boy Scout» avait entamé, dans son backyard, la fabrication d'un embryon d'engin nucléaire avant que les autorités, ébahies, ne sifflent la fin de la récré. Peut-être aurait-il pu aller plus vite et plus loin s'il avait tenté son expérience folle en 2019, équipé d'une imprimante 3D.

La 3D n'en est pas à son coup d'essai en ce qui concerne l'armement et les substances qui font boum. Des imprimantes sont déjà utilisées par l'Administration nationale de la sécurité nucléaire américaine (NNSA) pour des applications très concrètes, qui vont des maquettes ou pièces d'armes nucléaires à la création de matériaux aux propriété inédites, note Scientific American.

Au laboratoire national de Los Alamos (qui «offre la science et la technologie pour protéger notre nation et promouvoir la stabilité mondiale», explique son slogan), l'additive manufacturing (une appellation anglophone de l'impression 3D) est appliquée aux matières hautement explosives.

Ce travail est le fruit de la collaboration de spécialistes très hautement qualifié·es. Ces scientifiques ont développé l'impression 3D conjointement avec l'intelligence artificielle, en particulier le design génératif.

Ce dernier est en plein développement. Il permet à l'être humain d'imposer à une machine un but à atteindre et des contraintes à respecter –la puissance de calcul fera ensuite le reste, générant une infinité de solutions pour en conserver la meilleure. La NASA s'est servi de cette technique pour concevoir un prototype d'atterrisseur spatial, et General Motors pour l'une des pièces de ses autos grand public.

Menace fantôme

Bref, concevoir comme fabriquer des armes de destruction massive pourrait devenir beaucoup plus simple et nécessiter moins de temps, de connaissances et de ressources.

Les fabriquer serait également beaucoup plus discret, ce qui a de quoi inquiéter. Ces procédés, notent les auteurs du rapport, permettraient de passer sous le radar des organismes et systèmes chargés de surveiller les activités suspectes autour de produits et équipements entrant dans la composition d'armes explosives, chimiques ou biologiques.

Ils redoutent un événement cygne noir –que personne, nulle part, n'avait imaginé pouvoir se produire et qui, s'il se réalise, a des conséquences d'une portée considérable et exceptionnelle.

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