Après avoir longtemps relevé de la science-fiction, l'impression 3D a réellement pris son essor il y a un peu plus de dix ans, ouvrant la voie à une nouvelle forme de production industrielle nommée «fabrication additive».
Grâce à une toute nouvelle méthode développée par une équipe de recherche américaine, cette technologie d'avenir vient de franchir un pas de géant.
Initialement employée pour la création de prototypes, l'impression 3D a aujourd'hui gagné ses galons en séduisant l'industrie cosmétique, le monde médical ou le secteur de la construction.
Élargissant chaque jour son champ d'application, elle s'oriente désormais vers la fabrication de pièces fonctionnelles utilisées dans une variété croissante de domaines, une tendance confirmée à CNBC par Jennifer A. Lewis, chercheuse au Wyss Institute for Biologically Inspired Engineering d'Harvard.
Ce tournant s'accompagne d'un certain nombre de défis, dont l'un des plus cruciaux concerne la vitesse de production. Si les imprimantes 3D sont capables de créer une large gamme d'objets, le processus reste très lent, pouvant prendre jusqu'à plusieurs jours pour une pièce de grande taille.
En un battement de cil
Afin de remédier à ce problème, les scientifiques de l'Institut Wyss ont mis au point le MM3D, pour «multimaterial multinozzle 3D printing». La technique permet de changer rapidement de matériaux (jusqu'à cinquante fois par seconde!) et de créer des formes complexes, le tout pour une fraction du temps nécessaire aux machines actuelles.
«Multimaterial Multinozzle 3D (MM3D) Printing, une nouvelle technique développée par des ingénieur·es du Wyss Institute et de Harvard SEAS, permet un changement fluide entre huit différents matériaux au sein d'une seule tête d'impression, offrant la possibilité de créer des objets 3D complexes en une fraction du temps que nécessitent d'autres techniques d'impression 3D.» | Wyss Institute at Harvard University
Un large éventail d'industries pourraient profiter de cette avancée, notamment le secteur aérospatial, l'automobile et la robotique, sans oublier le champ médical, avec la fabrication de prothèses toujours plus perfectionnées.
Jennifer A. Lewis est convaincue du potentiel du MM3D: «Un très grand nombre d'entreprises se tournent désormais vers la production numérique. Cela s'explique pour plusieurs raisons: la possibilité de personnaliser son produit plus facilement et, surtout, la capacité à produire plus vite. Avec l'impression 3D, plus besoin d'outillage, d'équipement ou de moules, tout cela est rendu obsolète», souligne-t-elle.