Photographie du logo Intel devant le siège de l'entreprise à Santa Clara (Californie) prise le 16 janvier 2014. | Justin Sullivan / AFP
Photographie du logo Intel devant le siège de l'entreprise à Santa Clara (Californie) prise le 16 janvier 2014. | Justin Sullivan / AFP

Pour sauver sa peau, Intel dégaine un méga-plan à 20 milliards

Renforcer à la fois sa production américaine et la sous-traitance asiatique: suffisant pour se tirer de l'ornière?

L'adoption par Apple d'une puce fabriquée en interne pour ses MacBook a été un coup dur pour Intel, son fournisseur historique. Non pour son portefeuille, Apple ne représentant que 2 à 3% de ses revenus, mais comme révélateur de la perte de vitesse de l'entreprise, dont les puces étaient jusqu'ici incontournables.

La concurence, notamment AMD, Nvidia et Qualcomm, grignotent de plus en plus de parts de marché en se concentrant sur la conception de leurs semi-conducteurs, confiant la production à des entreprises tierces, en particulier la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC). C'est une stratégie à rebours de celle d'Intel, qui estime que conserver design et production sous un même toit permet d'offrir un meilleur produit.

Tout cela a provoqué une crise existentielle chez Intel qui, sous la pression de certain investisseurs, s'est un temps demandé si elle n'allait pas elle aussi dissocier ses branches design et manufacture, et s'est séparée de son PDG Bob Swan.

Ce basculement aurait été le parfait symbole de la perte de vitesse des manufactures américaines au profit de l'Asie, qui bénéficie d'une maîtrise technique supérieure.

20 milliards investis

Le nouveau PDG d'Intel, Pat Gelsinger, a finalement décidé de trancher la poire en deux. La société va augmenter le recours à des entreprises extérieures (dont TSMC, Samsung et GlobalFoundries), mais aussi muscler ses capacités de production, afin de pouvoir produire les puces d'autres entreprises, via une branche baptisée «Intel Foundry».

Intel compte profiter de la pénurie de puces électroniques causée par la pandémie de Covid-19. Cela se traduira par un investissement de 20 milliards de dollars dédiés à bâtir deux usines en Arizona. Intel a aussi promis de futurs investissements dans des unités de production, notamment aux États-Unis et en Europe.

Cette annonce fait suite aux déclarations du gouvernement de Joe Biden, qui avait annoncé que soutenir la production domestique de semi-conducteurs est désormais une priorité, face à sa perte de terrain en faveur de l'Asie.

Intel avait accueilli très favorablement cette décision, estimant que cela permettrait aux sociétés américaines de «concurrencer à armes égales les entreprises étrangères lourdement subventionnées par leurs gouvernements».

Satya Nadella, le PDG de Microsoft, a aussi fait une apparition lors de l'annonce, afin de confirmer que son entreprise ferait partie des clients d'Intel Foundry. La nouvelle a été bien accueillie par les marchés: le cours d'Intel a augmenté de 5% mardi 23 mars.

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