L'intelligence artificielle n'a pas encore de normes, et encore moins de normes mondiales. Pour une technologie promise à révolutionner toutes les industries, la politique, la recherche et tous les domaines de l'activité humaine, l'enjeu de la création de sa normativité à l'échelle mondiale est énorme. Les États-Unis et la Chine ont donc ouvert la course et comptent bien franchir la ligne d'arrivée en premier.
Nouvelles normes mondiales
Définir les normes mondiales de l'IA signifie en définir les standards. Par exemple, Qualcomm, entreprise américaine active dans le domaine de la technologie mobile, est assise sur une montagne de profits générés grâce à sa marque déposée sur la technologie sans fil. Dans le cas de l'IA –qu'il s'agisse de détails techniques ou d'effacer les biais dans les algorithmes–déposer les brevets en premier se traduira, sur le long terme, par de massifs retours sur investissement.
L'aspect économique n'est pas le seul enjeu pour les deux pays: les problématiques de la transparence et de la justice restent également à définir. Ces thèmes pourraient guider le développement de la technologie dans le monde entier et conduire la nation qui imposera ses normes à prendre une avance décisive sur toutes les autres.
La Chine compte être la pionnière sur ce terrain. En juin 2018, elle a ouvert les hostilités en publiant un rapport sur les normes éthiques et les standards techniques de l'intelligence artificielle, afin de faciliter la collaboration entre les entreprises du pays sur la question.
Le premier vaincra
Arrivée après la bataille dans la création de nombreuses nouvelles technologies, Pékin compte cette fois-ci «dominer ce nouveau round technologique», selon un rapport signé conjointement par le gouvernement, des organisations industrielles et des académiciens.
Puis, c'est au tour des États-Unis de réagir. Le National Institute of Standards and Technology (NIST) a notamment proposé un plan pour unifier les domaines de l'industrie et de la recherche sur de nouvelles mesures standardisées. Le but: créer davantage de précision et de confiance en l'IA, notamment en traitant de l'épineuse question des biais algorithmiques.
Les États-Unis et la Chine ne sont pas les deux seuls joueurs en lice. L'Europe et l'OCDE ont déjà mis en place des lignes directrices avancées pour le développement de l'intelligence artificielle.