Un F-15 participe à une démonstration de l'armée de l'air israélienne à la base de Hatzerim, dans le désert du Néguev, le 23 juin 2022. | Menahem Kahana / AFP
Un F-15 participe à une démonstration de l'armée de l'air israélienne à la base de Hatzerim, dans le désert du Néguev, le 23 juin 2022. | Menahem Kahana / AFP

Israël et les États-Unis se lancent dans des simulations de frappes aériennes contre l'Iran

Un autre point chaud. Très chaud.

Si vous boycottez la Coupe du monde de football au Qatar et que vous snobez ses résultats, nous sommes ravis de vous l'apprendre: mardi 29 novembre au soir, les États-Unis s'imposaient face à l'Iran, cette vieille nation rivale sinon ennemie, avec un score de 1-0, se qualifiant pour la suite de la compétition.

Le sport n'est, paraît-il, pas politique. Ce match s'est pourtant joué dans une ambiance des plus lourdes. Alors que les contestations populaires s'imposent dans le pays, les joueurs de l'équipe iranienne, qui n'avaient pas chanté leur hymne national lors de leur premier match, en soutien aux manifestantes et manifestants, ont, semble-t-il, été menacés pour s'exécuter face aux États-Unis.

La fédération américaine avait quant à elle provoqué l'ire des autorités de Téhéran en remplaçant, sur son site et sur les réseaux sociaux, le drapeau officiel de la République islamique par un autre, plus neutre car privé du symbole de cette dernière, là encore en soutien aux protestations.

Mais c'est ailleurs que les véritables tensions sont en train de monter, et peut-être à grande vitesse: alors que ce match attirait toutes les attentions, la presse rapportait une annonce de l'armée israélienne selon laquelle l'aviation du pays et l'US Air Force allaient se lancer dans de vastes exercices aériens, lors desquels des frappes contre des installations nucléaires iraniennes seraient simulées.

L'annonce a été faite après une visite d'Aviv Kokhavi, grand patron de Tsahal, à Washington du 20 au 25 novembre. Lors de ses rencontres avec son homologue Mark Milley et le conseiller à la sécurité de la Maison-Blanche Jake Sullivan, il a milité pour une plus grande coopération et une préparation plus active à des éventualités armées face à l'Iran ou ses amis dans la région.

Couperet

«Des chasseurs et des ravitailleurs des forces aériennes israéliennes et de l'US Air Force vont prendre part à des exercices communs et simuler certains scénarios dans le cadre des tensions dans la région», explique le communiqué de Tsahal. Ces exercices devaient, selon le Times of Israel ou le Jerusalem Post, débuter mardi 29 novembre.

Ils interviennent alors que l'Iran est secoué par de profonds troubles nationaux: des manifestations et émeutes constantes et durement réprimées par le régime en place. Ils doivent aussi prendre place alors que les négociations atomiques avec Téhéran n'avancent plus d'un pouce, au point que Joe Biden, il y a quelques mois, s'il rappelait sa volonté de régler le différend par la diplomatie, commençait à caresser l'idée d'une intervention armée.

Le pays a même commencé à produire de l'uranium enrichi à 60% dans son usine de Fordo, étape cruciale dans la course à la bombe nucléaire. Elle pourrait rapidement «expérimenter avec de l'uranium enrichi à 90%», a même affirmé le patron du renseignement israélien, le général Aharon Haliva.

Pour mémoire, Israël n'avait pas hésité, lors de l'opération Opéra en 1981, à attaquer de manière préventive le réacteur irakien Osirak, acheté par Saddam Hussein à la France. Plus récemment, le fameux virus Stuxnet, créé en 2007 et exploité conjointement par Jérusalem et Washington, a mis de solides bâtons dans les roues du programme nucléaire de Téhéran.

D'autres attaques non militaires ont visé des installations atomiques iraniennes, comme le sabotage de celle de Natanz en avril 2021, qui montre à quel point voisins et ennemis de l'Iran guettent avec anxiété ses progrès en la matière.

La production d'uranium enrichi à 60% voire à 90% pourrait accélérer les envies d'une intervention plus musclée encore. Rien n'indique néanmoins que l'annonce des exercices communs à l'US Air Force et aux forces aériennes israéliennes ne soit pas un simple (mais gros) coup de bluff: en soi, ce type de menace est déjà le début d'une opération.

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