Pendant longtemps, les scientifiques ont pensé que chaque région de la langue jouait un rôle spécifique, à savoir goûter le sucré, le salé, l'acide ou l'amer.
Cette conception a été démentie dans les années 1980 et 1990. Depuis, on sait que toute la langue joue un rôle dans la détection de ces quatre saveurs et ces dernières en compteraient une cinquième, l'umami («goût savoureux», en japonais).
Cette théorie a permis au chercheur japonais Homei Miyashita de mettre au point le prototype d'un appareil, baptisé Norimaki Synthesizer, capable de nous faire goûter les cinq saveurs grâce à des gels colorés et un phénomène électrochimique.
Umami blues
Le mode d'emploi de son invention est simple: il suffit de lécher l'écran placé au bout de l'appareil, une sorte de baguette électronique décorée d'un maki.
Sur le «maki» se trouvent cinq pastilles colorées. Chacune correspond à l'une des cinq saveurs et contient un gel mixé avec un composant chimique particulier, de la glycine pour reproduire le goût sucré, de l'acide citrique pour l'acide, du chlorure de sodium pour le salé, du chlorure de magnésium pour l'amer et du glutamate de sodium pour l'umami.
Sans modifier les réglages, le Norimaki Synthesizer permet donc de tout goûter à la fois, l'ensemble des molécules des gels se trouvant en contact avec la langue simultanément. En les modifiant, en revanche, on peut mélanger les ratios et virtuellement recréer n'importe quelle saveur d'aliment, des bonbons aux sushis.
Pour obtenir ce résultat, Homei Miyashita et son équipe se sont servis d'un phénomène chimique, l'électrophorèse, qui permet d'éloigner une plus ou moins grande quantité de molécules de la surface de l'écran.
L'intérêt de sa recherche serait de développer un petit appareil capable de reproduire le goût de n'importe quel aliment (chocolat, fraise, viande,…) sans avoir à en ingérer la moindre bouchée.