<3 | Valve
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Franchement, si on était vous, on achèterait la Steam Deck de Valve

Article non sponsorisé, donc sincère: malgré ses quelques défauts, on aime d'amour cette console-PC portable si spéciale et volatile.

Physiquement, la Steam Deck de Valve en impose. Elle en jette, pourrait-on même dire si l'on n'avait pas si peur de se porter la poisse et de la faire choir. La machine est solide, tient bien en mains, ses sticks, boutons et trackpads –dont le rôle est de remplacer une souris et qui nécessitent douceur, entraînement et agilité tactile– semblent, après quelques semaines d'utilisation, d'une qualité exemplaire.

Glissée dans l'énorme sacoche fournie par Valve, elle est massive, plus super-transportable que tout à fait portable. Mais a priori, toute personne qui souhaiterait acquérir la Steam Deck connaît son embonpoint (ou a des poches de jean géantes), et ce faux défaut est aussi une qualité, littéralement de taille.

Tactile au besoin, l'écran de 7 pouces de la Deck est ainsi confortable, suffisamment grand pour jouer à une bonne partie de jeux PC conçus pour des surfaces plus larges. Pas de surprise en revanche: les titres aux textes les plus denses et riquiquis sur un ordinateur «normal» sont difficilement (voire aucunement) praticables sur cette petite machine.

Quoique: avec un hub de rien du tout et pour une poignée d'euros, rien ne vous empêche de brancher la console et son port USB sur un écran externe, voire de lui adjoindre un clavier et une souris. C'est aussi simple que «1,2,3» et cette versatilité extrême est aussi ce qui fait de la Steam Deck une merveille: c'est une véritable machine à tout faire, partout, et comme vous le voulez.

Un peu comme la Switch de Nintendo, notre objet fétiche? Un peu comme la Switch de Nintendo, notre objet fétiche. Car par destination, la Steam Deck est une console. Sauf qu'elle n'est pas tout à fait une console: par essence, c'est un PC. Disons pour contenter les deux mondes, entre lesquels elle réussit un pont acrobatique et miraculeux, que c'est une pas-tout-à-fait-console-pas-tout-à-fait-PC.

Un joujou extra

C'est la Steam Deck, quoi. Soit une machine que l'OS maison, centré sur la plateforme Steam, simple, basique, efficace et poli par les mises à jour permanentes de Valve, permet d'utiliser comme une console normale: après installation des jeux de sa librairie Steam, on allume, on appuie sur A, puis on joue. Mieux vaut néanmoins rester proche d'une prise électrique: la machine de Valve, et c'est son défaut principal, est extrêmement gourmande en gros watts, et il faudra très très vite recharger sa batterie.

Mais la Steam Deck est aussi personal computer. Soit une machine aux entrailles logicielles complexes et bricolables à l'envi, qui ravira celles et ceux qui parlent à l'oreille des barrettes de RAM ou se souviennent de ce qu'était autoexec.bat et config.sys.

Si SteamOS est basé sur Linux et si, encore une fois, il est utilisable sans rien y toucher, il est aussi possible de faire et refaire et bidouiller à peu près tout. Bien que cela ne garantisse pas une compatibilité parfaite avec tous les jeux de vos librairies, vous êtes par exemple libres d'y installer Windows si ça vous chante, puis de l'utiliser comme le cœur vous en dit.

Ou beaucoup plus simplement d'installer Edge, par exemple. Un navigateur internet. Oui, super, et alors? Et alors si vous êtes abonné au richissime Game Pass de Xbox, et l'on ne cessera jamais de vous exhorter à l'être tant l'offre de ce «Netflix» du jeu vidéo est folle, vous pouvez lancer le Xbox Cloud Gaming, sa version omniprésente puisque dans les nuages.

Et là, bim: avec une connexion internet solide, à vous les parties de Forza Motorsport 5, d'A Plague Tale: Requiem, de Battlefield 2042 (c'est moins fluide qu'en local, mais ça reste jouable, et le jeu n'a cessé de s'améliorer depuis sa sortie), d'Assassin's Creed Odyssey ou Origins.

Sans sortir le projo et l'écran géant, sans être prisonnier de votre téléviseur et de votre canapé, vous pouvez ainsi jouer à des dizaines et des dizaines d'excellents jeux que, bonus très appréciable, vous n'avez pas payés individuellement.

Qui fait crac, boum, hue

Mais bien sûr, la création de Valve tourne autour de sa plateforme Steam, une boutique qui a contribué à révolutionner le jeu PC en le centralisant, en le simplifiant, en le socialisant, en ouvrant grand ses portes et sa puissance commerciale à des dizaines, des centaines, des milliers de développeurs indépendants.

Si vous êtes exclusivement joueur sur console –on ne vous en veut pas ça nous est arrivé aussi en période de grande disette–, vous vous ouvrez alors accès à tout un monde de «grands petits jeux» aussi créatifs que passionnants, parfaitement organisés, classés, reliés, bien mis en lumière et, surtout, commentés et appréciés par la communauté géante qui traîne sur la plateforme.

Pour notre part, on a enfin commencé à jouer à l'extraordinaire Oxygen Not Included, base builder et jeu-système absolument génial, et l'on n'aurait pas dû. Car depuis, on ne fait que ça, nuit, jour, soir, matin, à table, dans le lit, sur les toilettes, en mobilité, en rêvant même. Et on ne pourrait pas le faire si on devait, à chaque fois, sortir le gros 15 pouces «gaming», ses ventilateurs de l'enfer et ses brûlures aux genoux (surtout sur les toilettes).

Pour le citer en passant, car il le mérite et parce qu'on y a passé quelques heures infiniment plaisantes à oublier nos soucis et à réparer la Terre, seul et en se grattant la tête comme devant un puzzle géant ou plus tranquillement avec un enfant de 8 ans ébaudi par tant de systèmes avec lesquels expérimenter, on citera également le tout juste sorti Terra Nil.

Des indépendants, donc, plein d'indépendants, donc, des tonnes d'indépendants, donc. Mais la machine goûtera aussi sans broncher aux derniers gros titres AAA des grands studios, et c'est, d'une certaine manière, précisément ce que l'on attend d'elle –d'être une Switch sous stéroïdes, ou une PlayStation à trimballer avec soi.

Un système mis en place sur le store de Steam et nommé Deck Verified permet de juger si un titre est parfaitement compatible, jouable (et au prix de quelles concessions) ou incompatible avec la Deck. Et s'il n'a pas été officiellement essayé sur la machine par Valve, ce qui est courant pour les plus vieux jeux vu la taille du catalogue, Reddit est votre ami –et s'il est déjà dans votre bibliothèque, l'installer et vérifier par vous-même ne coûte que quelques minutes de votre temps.

Parfois au prix de quelques bidouillages dans les réglages, parfois au prix d'un framerate plus hoqueteux que sur une grosse console de salon ou sur un PC gaming à 3.000 euros, pouvoir faire tourner entre correctement, très correctement et très très correctement des jeux demandeurs comme Elden Ring, Cyberpunk 2077, Horizon Zero Dawn, Sekiro, Spider-Man, Death Stranding est une bénédiction pour celles et ceux qui aimeraient se balader avec un peu plus de puissance (et de pyrotechnie graphique) qu'une Switch.

La Steam Deck pourra aussi, c'est une force que les stratèges ne devront pas ignorer, mettre sa puissance au service de jeux moins spectaculaires mais néanmoins très gourmands en ressources. On pense à Civilization VI, par exemple: pour avoir tenté une partie complète sur Switch et sur la Deck, on peut vous assurer qu'on comprend très, très vite l'intérêt des hertz et octets en plus.

Oui mais bon mais oui quand même

Bref, vous l'aurez compris: il ne nous a pas fallu longtemps pour tomber (très) amoureux de la Steam Deck. Elle a ses défauts, qui sont ceux d'un PC, malgré les efforts louables de Valve. Pour les jeux AAA, elle pourrait devenir relativement rapidement obsolète si les éditeurs poursuivent leur (logique) course au grand spectaculaire technique. Elle est grosse, moins maniable que la Switch, cette indépassable référence du jeu mobile simple et funky.

Certains de vos titres PC préférés ne s'accommoderont pas d'un écran de 7 pouces, et d'autres pourraient ne pas être compatibles. Si vous souhaitez sortir un brin des sentiers plutôt bien battus de SteamOS, il vous faudra bidouiller un peu –ce qui peut constituer un véritable plaisir, ou une plaie infernale.

Mais pour le reste... Nous devons abruptement boucler ce texte, car Oxygen Not Included et nos colons affamés nous attendent de pied ferme (ou en vomissant partout, ces crapules). Il suffira d'un geste, le simple appui sur un bouton, pour les retrouver en quelques secondes et replonger dans la construction de notre base.

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