Elle s'accroche aux combinaisons et y commet des éraflures, fait piquer les yeux des astronautes et irrite leur gorge. Avec son odeur de poudre à canon, la poussière lunaire, composée d'éclats de silice, a la propriété particulière d'être fine et tranchante comme du verre.
Ce n'est pas tout. Comme le rappelle le New York Times dans un article consacré à la dangerosité de la Lune, lors de son retour d'Apollo 17, Harrison Schmitt s'est plaint d'«un rhume des foins lunaire» après avoir passé un peu plus de vingt heures sur sa surface. Une exposition prolongée sur l'objet céleste provoquerait bronchites et cancers, avance le média américain.
Un véritable océan de pierres
Escarpée, la Lune ressemble à un océan plutôt qu'un désert. Médecin de vol pour la NASA, Richard Scheuring compare «sa surface ondulante à de grosses vagues». Y circuler n'est donc pas tâche facile, surtout que les contrastes lumineux y sont beaucoup plus forts que sur la Terre.
Une caractéristique qui n'a pas manqué de jouer des tours à des astronautes. Lors de la mission Apollo 12, Pete Conrad et Alan Bean ont préféré faire demi-tour devant un cratère infranchissable. Les relevés topographiques révéleront plus tard qu'il ne s'agissait que d'un petit dénivelé de 21°C.
Les promenades sur le sol lunaire pourraient également être compromises par d'importants tremblements de Lune, certains s'élevant jusqu'à 5,5 sur l'échelle de Richter.
Perte de sommeil et radioactivité cosmique
Une journée lunaire (du lever au coucher du soleil) dure en moyenne vingt neuf-jours. Cette exposition à la lumière perturbe le rythme circadien des astronautes. Ce manque de sommeil est selon Albert Holland, psychologue à la NASA, «le problème le plus important».
Si par chance les astronautes arrivent à tomber dans les bras de Morphée, ils ne sont pourtant pas au bout de leur peine. Sur Terre, l'atmosphère et le champ magnétique nous protègent des radiations cosmiques, lesquelles affichent des doses 200 fois supérieures sur la Lune.
Ces rayons cosmiques abîment les brins d'ADN et peuvent provoquer des cancers. Une exposition prolongée entraînerait également des troubles cognitifs: démence, trous de mémoire, anxiété, etc.
Vers plus de sécurité
La NASA, qui souhaite envoyer des astronautes sur notre satellite d'ici 2024, travaille d'arrache-pied pour contrer ces menaces qui planent sur les voyageurs spatiaux.
Afin de les protéger de la poussière, leur habitation lunaire nécessitera l'installation de filtres et d'un système d'aération efficace. Pour pallier le manque de sommeil, elle sera équipée de lumières spéciales, comme on en trouve déjà sur la station spatiale.
En cas de mission prolongée (Jeff Bezos souhaite faire de la Lune une colonie), certains spécialistes ont proposé de créer des abris recouverts d'une épaisse couche d'eau –l'hydrogène faisant office de bouclier– ou de construire sous le sol.