L’USS Hue City dans le port de New York, le 10 novembre 2017. | Drew Angerer / AFP

L’USS Hue City dans le port de New York, le 10 novembre 2017. | Drew Angerer / AFP

La marine américaine veut retourner à la navigation au sextant

Le GPS est exposé au piratage. Les étoiles, non.

Ces dernières décennies, internet mis à part, peu de technologies auront réellement révolutionné la société aussi profondément et en aussi peu de temps que le Global Positioning System, ou GPS.

Avions de chasse, livreurs Deliveroo ou porte-conteneurs: les activités de la planète entière s'appuient désormais sur ce systme de géolocalisation via satellite précis, peu couteux et simple d'utilisation, développé à partir de 1973 par l'armée des États-Unis. Cette dernière, pourtant, songe aujourd'hui à s'en débarrasser.

Car si le GPS a de nombreuses qualités, il souffre aussi d'un défaut majeur: il est relativement facile à pirater, et donc à surveiller, brouiller ou induire en erreur. Vous ne risquez pas grand-chose en cherchant l'emplacement d'un bar sur Google Maps mais, pour l'armée, cela peut représenter un danger très concret.

En 2018, les armées finlandaise et norvégienne ont accusé la Russie de perturber un exercice de l'OTAN en brouillant leur système GPS. Si les navires de la Navy américaine utilisent des signaux cryptés et sécurisés, ces protections ne sont pas inviolables et le Pentagone réfléchit à trouver une solution plus sûre.

L'horizon des possibles

Cette solution serait en réalité un retour en arrière: se repérer grâce aux objets célestes. Avant l'invention du GPS, les marins s'orientaient en calculant la position d'astres dans le ciel en fonction de l'heure et de la date exactes, ce qui leur permettait de connaître leur position sur la surface du globe.

Le but serait donc de créer des sextants modernes, permettant d'analyser automatiquement ces informations pour fournir une précision égale à celle du GPS. Plutôt que d'utiliser la lumière naturelle, ces systèmes fonctionneraient grâce aux signaux infrarouges, explique Popular Mechanics, ce qui permettrait de détecter la position des étoiles y compris en pleine journée.

Le sextant butte cependant sur un problème technique. Cet appareil permet de calculer la distance angulaire entre deux points. Il nécessite donc qu'il soit aligné avec l'horizon. C'est une tâche facile pour un marin mais plus difficile pour des instruments infrarouges, car l'horizon est sujet à de fortes réflexions.

Une difficulté qui pourrait trouver une solution en se basant sur des satellites artificiels plutôt que sur des étoiles. Comme ces satellites ne sont pas très éloignés de la terre, il est en théorie possible de connaître leur angle en se passant de la ligne d'horizon.

L'armée ambitionne de produire ce type de capteur pour différentes situations: des navires de guerre aux missiles balistiques en passant par des versions miniaturisées, utilisables par un soldat à pied.

Cependant, détaille Popular Mechanics, les premiers prototypes ne permettent d'obtenir qu'une position d'une précision de l'ordre d'une vingtaine de mètres en plusieurs dizaines de secondes. C'est mieux que les premier GPS –mais sans doute encore insuffisant pour un F-35 en pleine post-combustion.

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