Vos potes, vos règles, pour le pire ou le meilleur. | Perry Grone via Unsplash
Vos potes, vos règles, pour le pire ou le meilleur. | Perry Grone via Unsplash

Marre de Facebook ou Twitter? Créez votre propre réseau social

Tutoriel à l'appui, l'artiste et développeur Darius Kazemi propose de monter sa propre plateforme.

Voir tomber comme à Gravelotte les indignations-minutes sur Twitter, se lasser des fakes news partagées par des semi-inconnu·es sur Facebook, vouloir protéger ses données personnelles et sa vie privée, se trouver perdu·e dans la masse hyper-communicante, ne pas se sentir en accord avec telle ou telle règle de modération: il existe aujourd'hui de nombreuses raisons de vouloir s'affranchir des plateformes sociales géantes.

Une telle rupture pourrait s'avérer douloureuse. Couper ces ponts parfois chancelants peut pourtant ne pas signifier abandonner toute idée de réseau social, comme le rapporte Motherboard.

Mini-réseau, maxi-liberté

Plutôt qu'un vide social 2.0 redouté par nombre d'individus, l'artiste et développeur Darius Kazemi propose grâce à son site Run your own social de créer sa propre mini-plateforme, conseils techniques à l'appui.

«La principale raison de créer un petit réseau social est que vous pouver créer un environnement précisément taillé pour les besoins de votre communauté, ce que les grandes firmes telles que Facebook ou Twitter ne pourront jamais faire», peut-on lire sur le site.

Pourquoi ne pas choisir plutôt un groupe Facebook ou un espace dédié sur Slack? Pour posséder le plein contrôle, donc s'inventer un espace de liberté sur-mesure: «Si vous (ou votre communauté) êtes en charge de l'intégralité du site, alors vous maîtrisez totalement ce qui s'y déroule.»

Darius Kazemi a créé son propre réseau, nommé Friend Camp, en 2018. Comptant désormais cinquante personnes, toutes amies, il est basé sur des outils open source (en l'occurrence Mastodon, mais d'autres solutions sont proposées) modifiables à l'envi et repose sur un serveur privé.

Le développeur ajoute qu'il est techniquement possible de monter des murs virtuels avec d'autres communautés que l'on souhaite définitivement plonger dans l'ombre.

Remède ou poison

«Friend Camp n'a pas les désavantages des grands réseaux sociaux, insiste Kazemi auprès de Motherboard. Nous ne vendons pas de données, nous ne collectons rien, il n'y a pas de de publicité du tout, et aucun changement majeur n'intervient sans que j'en aie discuté auparavant avec les autres membres.»

On peut arguer que de tels mini-réseaux, qui peuvent aussi bien s'organiser autour de la bienveillance amicale que des discours de haine, risquent d'amplifier la polarisation du débat public et l'effet dit «bulle de filtres» théorisé par Eli Pariser et depuis critiqué –c'est, après tout, le sens même de la démarche de Darius Kazemi.

Malgré tout, un tel recentrage sur de petites communautés aux règles spécifiques constitue peut-être une solution pour échapper au bruit infernal dans lequel quelques heures passées sur Facebook ou Twitter plongent immanquablement l'internaute.

Si l'aventure vous tente, tout est clairement expliqué sur le site Run your own social pour faire vos premiers pas d'aspirant·e Mark Zuckerberg. Y compris le fait que si l'expérience est techniquement accessible, monter son propre mini-réseau constitue «beaucoup de travail».

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