Redoutées aussi bien des enfants que des adultes, les piqûres des seringues hypodermiques, utilisées notamment pour les vaccins, font souvent mal. Elles induisent un risque pour les malades du diabète, qui peuvent contracter une infection lors d'une prise de sang ou d'une injection d'insuline.
Afin de pallier ces problèmes, des chercheurs de l'Université Rutgers dans le New Jersey ont conçu une sorte de patch d'aiguilles microscopiques qui se pose sur le bras. Semblables à une multitude de dards d'abeille, elles restent en place sous la peau (jusqu'à vingt-quatre heures) et peuvent servir aussi bien pour des injections que des prises de sang, sans jamais causer aucune douleur.
Une technologie de pointe
Ces aiguilles ont été conçues grâce à un process d'impression 4D. Dans un premier temps, celles-ci sont imprimées en 3D avec des polymères, mais la structure principale elle, est issue d'un matériau programmable, dit «à mémoire de forme», qui a la faculté de se remodeler, un peu comme un origami.
Cet autopliage permet de créer ces sortes d'hameçons arrondis qui s'arriment à la peau, 18 fois mieux que les aiguilles classiques. Une caractéristique qui rend ces nouvelles aiguilles bien plus sûres et qui laisse entrevoir la possibilité de créer un patch en mesure de repérer les anticorps, les modifications de l'ADN et autres processus biologiques.
Les micro-aiguilles sont-elles l'avenir de la médecine? Le professeur Howon Lee, qui a dirigé les recherches, a d'ores et déjà déposé un brevet, mais ne peut dire avec certitude quand cette nouvelle technologie pourra être commercialisée, «peut-être au cours de la prochaine décennie».
Si les patchs transdermiques existent déjà à l'heure actuelle, la grande majorité d'entre eux ne comportent pas d'aiguilles et sont donc moins efficaces. Néanmoins, de nombreuses entreprises réfléchissent à cette alternative –c'est le cas de 3M qui planche aujourd'hui sur un patch pouvant servir à des injections et des vaccins.
D'autres alternatives existent, dont une qui utilise le magnésium pour permettre à des micro-aiguilles de diffuser leur contenu grâce à des bulles d'hydrogène.
Il est certes encore trop tôt pour savoir quelle solution s'imposera, mais le temps des piqûres qui font mal ne sera un jour qu'un mauvais souvenir.