C'est mou, gluant, ça pique parfois, et ça peut boucher une centrale atomique. | Raul Macarie via Unsplash
C'est mou, gluant, ça pique parfois, et ça peut boucher une centrale atomique. | Raul Macarie via Unsplash

Les méduses, nouveau cauchemar des réacteurs nucléaires

Algues, méduses, poissons et réchauffement climatique: un cocktail toxique pour les centrales.

Oubliez les drones, les crashs d'avions et les attaques terroristes. La nouvelle menace pesant sur les centrales nucléaires est gélatineuse et surnage entre deux eaux.

Début avril, deux réacteurs sud-coréens ont ainsi dû fermer en raison de salpes coincées dans le circuit de refroidissement. Ces organismes gélatineux, qui mesurent entre 1 et 10 centimètres de long, se sont agglutinés en si grand nombre sur le filtre du circuit qu'ils l'ont bouché pendant plusieurs jours.

C'était le second incident de ce type en quelques semaines, rapporte Bloomberg. Et la Corée du Sud n'est pas la seule concernée: en 2012, une centrale nucléaire californienne avait elle aussi été contrainte à stopper sa production en raison de salpes.

En 2013, c'était la Suède qui avait été confrontée à une invasion de méduses qui avait endommagé les filtres d'eau de refroidissement. Et le 20 janvier dernier, la station de pompage de la centrale de Paluel en Seine-Maritime a été bloquée par un banc de poissons, entraînant une baisse de la production.

Algues, poissons, méduses… Les incidents de ce type se multiplient ces dernières années, certains soupçonnant le réchauffement climatique d'être à l'origine de la prolifération de ces organismes marins.

Et ces arrêts à répétition risquent de coûter cher. Pour compenser l'interruption d'une semaine sur les réacteurs nucléaires sud-coréens, il faudrait importer 60.000 tonnes de gaz naturel liquéfié, soit 18,1 millions d'euros, a calculé Bloomberg.

Trop chaud pour carburer

Les dommages ne se limitent d'ailleurs pas aux centrales nucléaires, puisque les méduses et les salpes s'attaquent aussi aux élevages de poissons. Une étude sud-coréenne estime ainsi que les dommages causés par les méduses sur l'industrie de la pêche coûtent chaque année entre 68,2 millions et 204,6 millions de dollars.

Sans compter l'impact sur le tourisme. En juillet 2019, une plage de Sète avait dû être fermée, une cinquantaine de baigneurs s'étant plaints de plaques urticantes causées par des méduses.

La prolifération des méduses n'est pas le seul problème engendré par le changement climatique. En France, les vagues de canicule obligent régulièrement EDF à stopper ses centrales nucléaires afin de ne pas dépasser le seuil de température autorisé des rivières qui servent pour le refroidissement.

Mais comme le souligne la Société française d'énergie nucléaire (Sfen), «toutes les énergies sont conduites à réduire leur production ou à voir leur production plus ou moins perturbée» en cas de canicule. C'est vrai également pour l'hydroélectricité, l'éolien ou le solaire, qui voit son rendement décliner de 25% en cas de forte chaleur.

Concernant les méduses, la Corée du Sud a imaginé une solution radicale: un robot broyeur nommé Jeros (Jellyfish Elimination Robotic Swarm), capable de hacher menu 900 kilogrammes de méduses par heure. Des scientifiques danois imaginent quant à eux nous les faire avaler sous forme de chips croustillantes. Une excellente source de protéines, paraît-il.

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