Quand on pense réalité virtuelle (VR), on imagine consoles de jeux, ordinateurs et jeux vidéo. Mais elle peut servir bien d'autres finalités, notamment dans le cadre professionnel. C'est en tout cas l'ambition de Varjo, une entreprise finlandaise qui veut révolutionner la réalité virtuelle.
Pour ce faire, elle vient de commercialiser le VR-1, décrit comme «le seul casque VR professionnel au monde avec une résolution équivalente à celle de l'œil humain». Rien que ça. Pour arriver à ce résultat, l'appareil combine deux résolutions d'écrans, l'une de 1920x1080p et l'autre de 1440x1600p. À cela s'ajoute le système optique propriétaire, baptisé «bionic display», censé reproduire la résolution d'un œil humain, soit plus de soixante pixels par degré du champ de vision.
Une vue d'un simulateur de vol. À gauche, la vision dans un casque HTC Vive Pr. À droite, celle dans le VR-1. | Varjo Technologies
Connue du grand public depuis 2017, l'entreprise Varjo a réussi à attirer l'attention des investisseurs en récoltant 46 millions de dollars après plusieurs levées de fonds, pour aider à la production et à la livraison des commandes. Le casque est à vous pour le prix de 5.995 euros –auxquels il faut rajouter 995 euros de licence d'utilisation. Si ce montant peut paraître prohibitif en comparaison des autres casques de loisir du marché tels que le HTC Vive, l'Oculus Rift ou le Playstation VR, c'est parce que celui-ci est destiné aux professionnels.
La pari gagné de la résolution
VR-1 est compatible avec Unity et Unreal, deux des moteurs de jeu les plus populaires, et des logiciels professionnels répandus comme Autodesk VRed, Prepar3d et ZeroLight. Le frein le plus complexe à une utilisation professionnelle reste la résolution de l'image. «Si vous pouvez résoudre ce problème, vous gagnez les professionnels», affirme Urho Konttori, l'un des fondateurs de Varjo, dont il est aussi chef de produit. Le pari semble gagné.
Rendu d'un logiciel d'architecture d'intérieur. À gauche, la vision dans un HTC Vive Pro, à droite, celle dans le VR-1. | Varjo Technologies
La société travaille avec des grandes marques issues de plusieurs secteurs. Le constructeur allemand Audi l'utilise pour travailler le design de ses futures voitures afin de disposer d'un aperçu du résultat final. Des architectes pourraient également être intéressés par cette nouvelle technologie pour s'immerger à l'intérieur du logiciel et concevoir des habitations jusque dans leurs moindres détails.
Le casque peut aussi servir à l'entraînement des pilotes de ligne dans l'intérêt de réduire les coûts très onéreux liés à l'achat ou la location d'un simulateur de vol. «Nous travaillons avec des transporteurs et des avionneurs et l'un d'entre eux nous a dit qu'il fallait à peu près deux sessions d'entraînement de pilotes pour amortir le coût du casque et du PC qui le fait fonctionner», détaille Konttori.
Ce petit bijou de technologie pourrait donc amener la révolution attendue par ses concepteurs. S'il reste inaccessible pour le grand public, nul doute que ses technologies sauront attiser la curiosité des grands groupes.