L'an dernier, les ventes de semi-conducteurs ont représenté 348 milliards d'euros dans le monde. Selon les fabricants allemands, si l'on tient compte de l'ensemble des appareils électroniques qui les utilisent, le secteur vaut en réalité 4.560 milliards d'euros.
«Les semi-conducteurs [...] sont le composant primaire de la vie numérique moderne et les éléments de base de l'innovation pour l'avenir», explique Bloomberg.
Les capacités de production des semi-conducteurs –et les connaissances associées– sont géographiquement très concentrées. Jusqu'à récemment, des ingénieur·es n'étaient formés à l'utilisation des machines de photolitographies du fabricant ASML (qui servent à imprimer des semi-conducteurs) que dans deux pays: la Hollande et la Corée du Sud.
ASML vient d'ouvrir un centre de formation supplémentaire à Taïwan. En raison de leur confrontation avec la Chine, les États-Unis sont déterminés à empêcher cette dernière de mettre la main sur ces savoirs.
De son côté, dans le cadre de son plan quinquennal, Pékin est bien décidée à développer ses capacités de production dans le domaine.
Taïwan, un nouveau front
Taïwan est en quelque sorte la «ligne de front» de ce conflit. Ce territoire indépendant mais toujours revendiqué par Pékin fabrique 70% des puces électroniques dans le monde. Il abrite notamment le principal sous-traitant de l'industrie, TSMC.
Ces derniers mois, la Chine s'est montrée de plus en plus menaçante vis-à-vis de Taïwan. De quoi inquiéter Washington, qui considère que sa suprématie militaire dépend notamment de sa supériorité technologique dans les puces électroniques.
Donald Trump veut aussi développer des capacités de production aux États-Unis, et incite les fabricants de puces à ne plus exporter vers la Chine, une stratégie qui commence à porter ses fruits. Pékin pourrait toutefois répliquer en restreignant ses exportations de terres rares vers les États-Unis.