Enfin une bonne nouvelle en ces temps troublés. Microsoft a peut-être trouvé la solution à l'un des fléaux du travail moderne: le «répondre à tous». Toute personne évoluant dans une organisation de plus de dix membres le connaît et le redoute.
Quand elle est laissée enclenchée par erreur, cette fonctionnalité, qui permet d'envoyer sa réponse à l'ensemble des gens en copie du message original, peut très vite assommer les destinataires de centaines voire de milliers d'e-mails qui ne les concernent pas.
Sur ses logiciels Microsoft 365 et Exchange Online, Microsoft a décidé de mettre en place un système capable d'endiguer ces cascades de courriers électroniques. Celui-ci stoppe l'envoi des messages en «répondre à tous» et affiche une notification aux personnes fautives, qui leur suggère de réduire le nombre de destinataires de l'e-mail.
Pour l'instant, l'outil n'est adapté qu'aux besoins des grandes entreprises: il bloque les e-mails lorsqu'il détecte plus de dix «répondre à tous» envoyés à au moins 5.000 adresses en une heure.
«Progressivement, au fur et à mesure de nos retours, nous allons modifier, adapter et améliorer la protection contre les tempêtes de “répondre à tous” afin de la rendre utile à une base plus large de clients», promet néanmoins Microsoft.
Reply allpocalypses
Les dégâts causés par «répondre à tous», ou «reply allpocalypses», prennent parfois des proportions phénoménales. Les tempêtes d'e-mails ont même une page Wikipédia consacrée, qui liste les épisodes marquants de ce fléau numérique, et sont l'objet de l'article le plus court de l'histoire du New York Times.
L'incident le plus célèbre, baptisé «Bedlam DL3», concerne justement Microsoft: en 1997, un mail envoyé sur une liste contenant près d'un quart des salarié·es de l'entreprise, soit environ 13.000 personnes, avait provoqué quinze millions de réponses.
Mais le plus impressionant reste surement l'e-mail test diffusé à l'intégralité des 840.000 employé·es du NHS, le système de santé anglais. Un beau matin de 2016, quelque 500 millions de courriels avaient été expédiés en une heure et quart, avant que la chaîne ne soit brisée.