Comme un ultime soubresaut de l'administration Trump avant l'intronisation de Joe Biden, l'un des derniers «executive orders» émis par la Maison-Blanche le 12 janvier concerne un domaine hautement sensible et stratégique: la relance de la recherche sur les mini-centrales nucléaires modulaires, à usage militaire et spatial.
Le document réclame de la NASA qu'elle planche d'ici six mois sur un rapport de faisabilité, d'ici à 2040, d'un tel projet de mini-centrale, et qu'elle établisse une feuille commune avec les départements de l'Énergie, de la Défense et du Commerce pour une mutualisation des efforts.
Comme le note The Drive, de tels petits réacteurs ne sont pas une complète nouveauté, loin de là: ce sont eux qui équipent les sous-marins et porte-avions à propulsion nucléaire des armées américaines.
L'objectif mis en avant est de capitaliser sur ce savoir pour maintenir et accentuer la domination technologique des États-Unis dans l'espace –mais les champs de bataille bien terrestres y trouveraient également leur compte.
Uranium super enrichi
Pas de «very small modular nuclear reactors» (vSMRs), c'est le nom que lui donne le département de la Défense, sans un carburant ad hoc.
Comme le détaille Space.com, le texte signé par Donald Trump requiert du département de l'Énergie qu'il fasse basculer son programme «High-Assay Low-Enriched Uranium» (HALEU) dans le domaine de l'exploitation commerciale. Ce dernier cherche à produire un uranium hautement enrichi, permettant des réacteurs plus efficaces et durables.
La longévité de tels réacteurs trouverait de nombreuses applications dans le domaine spatial, où la question du ravitaillement des bases et véhicules est centrale.
Et si le texte de la Maison-Blanche met en avant la reconquête de la Lune et les voyages vers Mars, c'est avant tout aux armées de Terre que ces engins pourraient offrir de précieux avantages.
Aisément transportable, un tel vSMRs pourrait ainsi en cas de conflit alimenter une base avancée pour une durée significative afin de permettre aux équipements militaires modernes, particulièrement énergivores, de fonctionner sans discontinuer ni dépendre d'une hypothétique source locale.
En temps de paix, ces réacteurs riquiquis pourraient également trouver une utilité, notamment lors de catastrophes naturelles.
Reste à voir désormais ce que l'administration Biden, dont les visées spatiales semblent se différencier de l'ère Trump, fera d'un tel dossier.