L'espace a ceci de vertigineux qu'il est majoritairement constitué de vide. Ainsi, comme les ondes sonores ne peuvent pas voyager en l'absence de matière, on a longtemps imaginé qu'il était impossible d'y entendre le moindre son.
Pourtant, l'espace peut être très bruyant dans les bonnes conditions : c'est le cas notamment dans le gaz chaud qui entoure le trou noir au centre de l'amas de galaxies Persée. C'est à cet endroit, rapporte Vice, que la NASA a enregistré un étrange extrait audio.
The misconception that there is no sound in space originates because most space is a ~vacuum, providing no way for sound waves to travel. A galaxy cluster has so much gas that we've picked up actual sound. Here it's amplified, and mixed with other data, to hear a black hole! pic.twitter.com/RobcZs7F9e
— NASA Exoplanets (@NASAExoplanets) August 21, 2022
Cet enregistrement a été tweeté par la NASA accompagné du commentaire suivant: «L'idée fausse selon laquelle il n'y a pas de son dans l'espace vient du fait que les ondes ne peuvent se déplacer dans le vide. Un amas de galaxies contient tellement de gaz que nous avons pu capter un son réel. Ici, il est amplifié et mélangé à d'autres données pour entendre un trou noir!»
Rendre le chant cosmique audible pour les humains
L'amas de galaxie Persée est situé à 250 millions d'années-lumière de la Terre. En réalité, ce n'est pas la première fois que des scientifiques de la NASA ont pu en tirer des données acoustiques: certaines avaient été identifiées en 2003 par l'observatoire à rayon X Chandra, mais n'avaient jamais été amenées jusqu'à l'oreille humaine depuis.
Dans un communiqué, la NASA a précisé que «à certains égards, cette sonification ne ressemble à aucune autre réalisée précédemment car elle revisite les ondes sonores réelles découvertes dans les données de Chandra. Dans cette nouvelle sonification de Persée, les ondes sonores précédemment identifiées par les astronomes ont été extraites et rendues audibles pour la première fois».
Si on ne pouvait pas écouter ces données jusqu'à présent, c'est parce que dans leur environnement naturel, ces ondes sonores sont à 57 octaves en dessous de la note Do médian. Pour les rendre audibles, les scientifiques ont donc amplifié ces tremblements en élevant leur fréquence un million de milliards de fois (soit 10 puissance 15).
Ce n'est pas la première fois que l'on propose des sonifications spatiales en convertissant des données astronomiques de toutes sortes en ondes sonores. On peut déjà écouter le chant des ondes gravitationnelles, les résonances des systèmes planétaires ou encore des enregistrements de la planète Mars.