Plus la forme ou l'aspect d'un aliment est complexe, plus nous entretenons l'illusion d'avoir davantage de nourriture et plus nous aurons un sentiment de satiété une fois l'aliment ingéré.
C'est la première observation qu'ont pu faire les équipes du Laboratoire d'informatique et d'intelligence artificielle du MIT. L'une de leurs expériences consistait à présenter devant un groupe test deux portions de bacon de poids et de qualité nutritionnelle équivalents.
La première présentait le bacon sous la forme de petits morceaux, la seconde sous une forme plus allongée et spiralée remplissant davantage le contenant. C'est cette deuxième présentation qui a eu les faveurs du groupe test, dont les membres ont estimé qu'elle serait la plus à même de les rassasier.
Design et diététique
Autre découverte, outre la forme, la texture même de l'aliment influe sur notre perception. En effet, plus la matière semble alvéolée ou éparse, plus elle réclame d'être longuement mastiquée et aura donc les faveurs du mangeur qui aura l'impression d'être mieux restauré.
C'est du moins ce qui s'est passé avec les biscuits du MIT, lesquels, à valeur calorique égale, n'ont pourtant pas remporté les mêmes suffrages auprès des cobayes gastronomes.
Si ces découvertes peuvent orienter cuisiniers traditionnels ou adeptes de l'imprimante 3D à préparer des repas plus diététiques, elles peuvent également avoir des applications intéressantes pour aider les individus souffrant d'une maladie ou d'un handicap rendant compliqué ou douloureux le fait de s'alimenter. En privilégiant des matières et des formes compactes, ils auront ainsi l'assurance d'avoir l'apport calorique nécessaire.
Les personnes qui craignent que l'alimentation 3D ne nous mette tou·tes au régime seront ravies d'apprendre que la première pizza spatiale a été «imprimée» en 2017 pour être servie aux astronautes de la NASA. De quoi, sûrement, rendre un peu plus fun les huit mois qui seront nécessaires pour se rendre sur Mars.