C'est grâce à la collecte de données sismiques sur Mars, réalisée au cours de la mission d'exploration InSight, que des scientifiques de la NASA ont enfin pu déterminer avec précision de quoi était fait le noyau de la Planète rouge. Quatre années d'enregistrements ont permis aux analystes les plus chevronnés de disposer de suffisamment d'informations pour parvenir à des conclusions pour le moins solides.
Au cœur de la planète Mars, on trouve donc un alliage liquide composé de fer ainsi que de quantités inattendues de soufre et d'oxygène. Connaître cette composition constitue une clé ô combien précieuse pour mieux comprendre l'histoire et le fonctionnement de cette planète si différente de la nôtre, mais potentiellement habitable par des êtres humains –à quelques aménagements près.
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En 1906, une méthode similaire, élaborée par le géologue britannique Richard Dixon Oldham, avait permis de déterminer de quoi le noyau de la planète Terre était fait. En plus d'un siècle, elle a évidemment été perfectionnée, ce qui la rend applicable à une planète aussi éloignée que Mars.
Le principe, explique ScienceAlert, consiste à utiliser les ondes sismiques un peu comme s'il s'agissait de rayons X acoustiques: en étudiant la façon dont elles se propagent, on peut déterminer quels matériaux elles traversent en un point donné.
Lors des phases, pourtant courtes, au cours desquelles elle a pu scanner Mars sous un certain nombre de coutures, la sonde spatiale InSight a détecté et enregistré des centaines de séismes. Leur ajout progressif à une base de données a finalement permis de déterminer la composition du noyau martien. Et le résultat n'est pas sans surprise, puisque l'intérieur de celui-ci «n'est pas aussi mort que ce que nous pensions», indique ScienceAlert.
Les secrets de Mars bientôt dévoilés?
Contrairement au noyau de la Terre –formé d'un noyau externe liquide et d'un noyau interne plus ou moins solide, lequel renferme lui-même un noyau encore plus dense–, celui de Mars est en effet intégralement liquide et constitué d'éléments relativement légers. Environ un cinquième de sa masse est ainsi constituée de soufre, mais aussi –en moindres quantités– d'oxygène, de carbone et d'hydrogène.
Il est donc moins dense et plus compressible que le noyau terrien, et cela pourrait aider la communauté scientifique à mieux comprendre les différences entre les deux planètes. La composition du noyau est en effet fondamentale: c'est par exemple grâce à lui que la Terre bénéficie d'un champ magnétique global –contrairement à Mars, qui n'en dispose pas.
Les travaux qui seront menés dans les mois et années à venir pourraient permettre de mieux comprendre l'histoire de Mars, et notamment d'établir un lien entre la faible densité du noyau martien et l'absence actuelle de champ magnétique global et dynamique englobant la planète.
À plus long terme, ces découvertes pourraient aussi nous permettre d'affiner nos manières de rechercher d'autres formes de vie en dehors du système solaire: selon les spécialistes, mieux connaître les caractéristiques propres à Mars et à la planète Terre devrait ensuite aider à savoir vers quels types d'environnements se tourner pour y chercher de la vie.