Nouvelle frontière de la santé 2.0, les objets connectés pour notre cerveau arrivent en masse sur le marché. Mais avant de savoir s'ils tiennent leurs promesses, s'assurer qu'ils sont sans danger semble indispensable.
Des expert·es mettent les usager·ères en garde: ces produits pourraient provoquer, dans certains cas, de graves problèmes. La plupart ne sont soutenus par aucune étude scientifique –ou lorsqu'ils le sont, ces études ne sont pas passées par le protocole standard d'un examen scientifique par des pairs.
Une éthique dangereuse
Bellabee (159 dollars, soit 140 euros environ), une bande crânienne connectée à une application prétendant pouvoir réduire les symptômes de l'hyperactivité ou du choc post-traumatique; Modius (499 dollars), un casque pour atténuer la faim et aider à suivre des régimes; Brain Stimulator (120 dollars), un appareil à électrodes qui envoie un courant dans votre cerveau et pourrait remédier à la dépression, la douleur, l'addiction ou faire travailler la mémoire: aucun ne documente ses effets en s'appuyant sur de véritables recherches scientifiques.
Une étude de marché publiée par Neuron a trouvé 41 neurotechnologies destinées à un public à risque: enfants, personnes âgées ou déjà atteintes d'une maladie. Seules 33 proposaient un lien vers des recherches spécifiques et parmi elles, seules 8 avaient été validées par des pairs. La plupart d'entre elles s'appuyaient sur une technologie générale, des témoignages de client·es ou des recherches réalisées en interne.
Proposé par une start-up française, le casque Dreem, prévu notamment pour aider les insomniaques, semble faire partie des exceptions et présente une liste d'expert·es associé·es. Car une assise scientifique est une condition essentielle pour espérer devenir, à terme, un objet remboursé par la sécurité sociale ou les mutuelles.
Effets secondaires
Le seul exemple de la stimulation magnétique transcrânienne (qui consiste à envoyer un faible courant dans le cerveau) est inquiétant. Des tests en laboratoire ont bien observé des effets sur la dépression et l'anxiété mais sa surutilisation est très mal documentée et, mal pratiquée, la méthode peut provoquer des brûlures ou des migraines.
Pour les spécialistes, la FDA (qui régule les produits médicaux) et la FTC (qui protège les consommateurs de la fausse publicité) n'ont pas les moyens de faire face à l'afflux de nouveaux produits médicaux connectés.