Cette beauté mécanique sert semble-t-il à réfrigérer l'ordinateur quantique d'IBM, le bien nommé IBM Q. | IBM Research / Boris Carlow via Flickr
Cette beauté mécanique sert semble-t-il à réfrigérer l'ordinateur quantique d'IBM, le bien nommé IBM Q. | IBM Research / Boris Carlow via Flickr

Les ordinateurs quantiques vont casser internet

C’est une possibilité imaginée et déjà crainte par nombre de spécialistes.

Avant de vouloir mesurer l'impact des ordinateurs quantiques sur notre futur, il semble nécessaire de comprendre ce que le concept recouvre: la mécanique quantique décrit le comportement des particules élémentaires à l'échelle atomique et subatomique. Un ordinateur quantique utilise ces propriétés pour permettre de calculer un volume de données potentiellement beaucoup, beaucoup plus important qu'un ordinateur classique.

Si la notion est encore floue, c'est normal. «Je pense que je peux sans problème dire que personne ne comprend la mécanique quantique», affirmait en 1965 Richard Feynman, éminent physicien américain.

Indépassable «suprématie quantique»

Malgré tout, les géants de l'électronique n'ont pas attendu pour se jeter dans la course au quantique. En 2009, une équipe de l'université de Yale aux États-Unis a annoncé avoir créé le premier processeur quantique, composé de 2 qubits –pour «quantum bit», équivalent du bit en informatique classique. En 2013, Google leur emboîtait le pas en ouvrant son laboratoire d'informatique quantique dédié au développement de l'intelligence artificielle.

En janvier 2018, Intel a dévoilé son processeur de 49 qubits, une avancée majeure dans la montée en puissance de la technologie. Quelques mois plus tard, Google reprenait pourtant la tête de la compétition en dévoilant Bristlecone, son processeur maison bardé de 72 qubits, capable d'atteindre la théorique «suprématie quantique», un seuil de puissance de calcul qu'aucun ordinateur conventionnel ne sera jamais en mesure de dépasser.

Vos mots de passe ne survivront pas

La puissance de calcul des ordinateurs quantiques pourra grandement accélérer les progrès de nombreux domaines, comme l'intelligence artificielle ou la médecine. Mais des spécialistes de la cybersécurité se disent inquiets des possibles conséquences sur internet.

Avec une puissance de calcul phénoménale, les méthodes de cryptage actuellement utilisées deviendraient obsolètes. Les barrières de sécurité protègeant le web et les communications seraient alors facilement contournables si elles ne sont pas elles-mêmes renforcées par un usage intelligent des calculateurs quantiques.

L'intérieur de l'une de ces machines infernales | IBM Research via Flickr

Ces nouvelles machines pourraient ainsi donner un élan inédit à la cyberguerre, les plus grandes puissances mondiales se dotant toutes d'outils capables de rivaliser. Pékin a annoncé investir dix milliards de dollars dans la construction d'un laboratoire national consacré à la recherche sur l'informatique quantique, dont l'ouverture est prévue en 2020. Les États-Unis, eux, financent un programme de recherche à hauteur de 200 millions de dollars.

La menace reste pour le moment hypothétique. Les travaux sur l'informatique quantique sont pour l'heure à l'état d'expérimentation et de développement, comparables aux débuts de l'informatique classique. Il faudra encore patienter quelques années pour voir débarquer les premiers modèles concrets et entrer dans une nouvelle ère –ou bien pour voir notre cauchemar se réaliser.

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