Triplement redoutable, le Starstreak dans sa version sur socle. | Carl Court / AFP
Triplement redoutable, le Starstreak dans sa version sur socle. | Carl Court / AFP

Les pilotes russes peuvent trembler: les missiles Starstreak arrivent en Ukraine

Trois fois la vitesse du son et une efficacité redoutable.

À la grande surprise d'une partie des analystes, la «petite» armée ukrainienne continue de disputer à son équivalent russe bien plus musclé la maîtrise des cieux du pays. L'utilisation très prochaine du redoutable système sol-air Starstreak britannique devrait donner quelques sueurs froides supplémentaires aux pilotes russes effectuant des sorties au-dessus du pays pour délivrer leurs munitions de mort.

Alors qu'elle reçoit déjà des milliers de missiles sol-air de type Stinger de la part des pays occidentaux, que les États-Unis cherchent à fournir des systèmes de défense de fabrication soviétique type S-300, pour certains issus de son propre inventaire «secret», les Starstreaks sont un ajout de poids à cet arsenal.

C'est le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, qui a expliqué dans une interview au Mail on Sunday que le système était désormais prêt à être utilisé par les forces ukrainiennes. Il a fallu pour cela dûment les entraîner à son maniement, un peu plus complexe que celui d'un MANPAD («man-portable air-defense system», système portatif de défense aérienne en bon français) habituel de type Stinger.

En service depuis 1997 dans l'armée britannique, le Starstreak est un «High-Velocity Missile» (HVM): son projectile peut atteindre, dit-on, plusieurs fois la vitesse du son, et produire des dégâts létaux à des appareils, avions ou hélicoptères, volant à basse ou à plus haute altitude.

Il peut prendre plusieurs formes. La principale, celle fournie en priorité à l'armée ukrainienne, est portée à l'épaule comme d'autres défenses aériennes du même genre. Le Starstreak peut aussi venir par trois, monté sur un «Lightweight Multiple Launchers» (LML), objet portable et déplaçable, dont il semble que quelques exemplaires aient également été fournis.

La mort en accéléré

Comme l'explique The Drive, l'une des caractéristiques principales du Starstreak est son système de visée. Celle-ci, effectuée via un écran ad hoc, projette deux lasers sur la cible visée et est de type «fire and forget» (tire et oublie) –le doublement de ces lasers permet d'accrocher la cible sans lui laisser la chance de briser sa malédiction.

Ce double système laser permet un accrochage beaucoup plus instantané de l'aéronef à abattre que les missiles à guidée infrarouge classiques, la partie informatique du Starstreak se chargeant ensuite de calculer la meilleure trajectoire d'interception possible.

The Drive note en outre que le guidage laser rend le missile du Starstreak insensibles aux contre-mesures, même les plus récentes, que l'avion ou l'hélicoptère visé pourrait lancer: cela en fait un appareil redoutable, et sans doute redouté, qui devrait singulièrement compliquer la vie déjà anxieuse des forces aériennes russes.

Le projectile du Starstreak est lui aussi différent des missiles traditionnels. Au lieu d'une tête contenant une charge explosant au contact ou à proximité immédiate de la cible, le MANPAD britannique propose trois flèches en tungstène, lancées par le corps du missile en toute fin de parcours mais capables elles-mêmes de manœuvrer en vol pour atteindre leur but mouvant.

Selon Thales UK, qui fabrique le Starstreak, le projectile pourrait atteindre une vitesse de Mach 3, soit trois fois la vitesse du son, ou 3.700 kilomètres par heure. Une telle vélocité le rend extrêmement difficile à esquiver, et produit une force cinétique à même de provoquer d'énormes dégâts à la cible touchée –celle-ci peut même, est-il expliqué, être un véhicule lourdement blindé au sol.

Le Starstreak est donc un système littéralement redoutable. Car si ses concurrents sur le terrain sont également des armes très capables qui permettent à l'Ukraine d'infliger de lourds dégâts aux forces aériennes russes, ses capacités particulières –vitesse, visée, impossibilité d'esquiver la frappe– pourraient ajouter à la terreur des pilotes russes, que les sorties au cœur des lignes ukrainiennes inquiètent déjà légitimement.

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