Les premiers benchmarks semblent indiquer une puce réellement véloce. | Apple 
Les premiers benchmarks semblent indiquer une puce réellement véloce. | Apple 

Avec son processeur M1, Apple va-t-elle tuer Intel?

La marque à la pomme renforce son indépendance, tandis que son fournisseur historique enchaîne les revers.

Avec l'annonce le 10 novembre de sa propre gamme de microprocesseurs maison destinés à ses ordinateurs Mac, Apple tourne la page d'un partenariat de longue date avec Intel, qui était jusqu'ici son fournisseur historique.

En présentant ses propres puces, baptisées M1, la marque à la pomme a comme à son habitude usé d'une avalanche de chiffres et de superlatifs pour décrire les performances de son nouveau joujou.

Il est ainsi question d'une gravure effectuée en 5 nm (Intel est pour sa part coincé en 10 et 14 nm), 16 milliards de transistors, «des performances de traitement jusqu'à 3,5 fois plus rapides, des performances graphiques jusqu'à 6 fois plus rapides et un apprentissage automatique jusqu'à 15 fois plus rapide», sans que l'on ne connaisse précisément le processeur Intel ou AMD visé par la comparaison.

«La puce M1 marque le plus grand bond en avant dans l'histoire du Mac», s'enorgueillit Apple dans son communiqué.

Il est vrai qu'avec cette annonce, la marque à la pomme pousse de plus en plus loin sa logique d'intégration verticale. Apple maîtrise déjà aujourd'hui le design des appareils, les systèmes d'exploitation (OS), les logiciels, les applications et les services.

Surtout, Apple poursuit le rapprochement entre ses systèmes mobiles, qui équipent iPad et iPhone, et ses ordinateurs fonctionnant sous macOS. Cela fait en effet plusieurs années que la firme a entrepris de remodeler son architecture en la basant sur les processeurs ARM, dans le cadre d'une grande révision de conception logicielle réunissant macOS, iOS et iPadOS dans une même interface.

À l'instar des Soc (system on a chip) qui équipent les appareils mobiles, la puce M1 intègre aussi bien des cœurs processeurs qu'un circuit graphique, ainsi que des blocs dédiés à l'IA ou la sécurité.

Ce rapprochement apparaît aujourd'hui plus que jamais opportun, dans la mesure où les ventes d'iPhone tendent à se tarir (elles ont décroché de 20,74% sur un an au quatrième trimestre fiscal 2020, tandis que celles des Mac enregistraient un gain de 30% dans le même temps).

Intel outside

Pour Intel, le départ d'Apple est une mauvaise nouvelle de plus. Non pas que cela représente une perte énorme au niveau de son chiffre d'affaires (Apple représenterait entre 2% et 3% des revenus annuels d'Intel, selon l'analyste d'UBS Timothy Arcuri), mais cet abandon illustre un peu plus la perte de vista du pionnier emblématique de la Silicon Valley.

Le 23 juillet 2020, Intel a ainsi annoncé qu'elle envisageait d'externaliser la fabrication de certaines de ses puces les plus avancées, montrant sa fébrilité dans les processus d'intégration des différentes parties de ses processeurs.

Ces dernières années, Intel a connu de nombreux problèmes de production et a vu plusieurs de ses clients migrer vers ses concurrents tels que Nvidia (d'ailleurs en passe d'acquérir ARM), AMD ou Taiwan Semiconductor Manufacturing.

Le parallèle entre les deux géants informatiques est saisissant en bourse: depuis un an, l'action Intel a chuté de 22% quand celle d'Apple a gagné 77%. Peut-être est-ce le début de la fin pour la première?

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