On peut réduire sa consommation de viande même lorsqu'on n'aime pas les brocolis. | Elena Koycheva via Unsplash
On peut réduire sa consommation de viande même lorsqu'on n'aime pas les brocolis. | Elena Koycheva via Unsplash

Réduire légèrement notre consommation de viande aurait un effet bœuf sur la déforestation

Rien qu'une baisse de 20% aurait des conséquences énormes.

Au sein des 3.000 pages composant le dernier rapport en date du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), on trouve une liste de recommandations visant à réduire notre impact sur la planète. Sa priorité absolue: un recours croissant à l'énergie éolienne et à l'énergie solaire. Mais un peu plus bas, souligne Wired, on nous parle aussi de notre façon de manger.

Le GIEC nous demande d'«adopter des régimes alimentaires équilibrés, sains et durables», formulation un peu passe-partout que le site américain tâche de traduire de façon plus explicite, en rappelant que notre alimentation a des conséquences indéniables sur le climat.

Attribuant le manque de précision du rapport (sur ce point en tout cas) à l'influence considérable du lobby de la viande, Wired revient en détails sur le lien entre régime carné et changement climatique. Car en l'état actuel des choses, explique le site, «l'alimentation végétale est réléguée à une simple mention, en note de bas de page».

Les choses sont simples: le secteur de la production alimentaire est responsable de 26% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et c'est en particulier l'élevage de races à viande qui pose problème à ce niveau. Les émissions les plus importantes sont dues au méthane produit par les ruminants et les ovins. Chaque gramme de viande bovine génère en effet huit fois plus d'émissions qu'un gramme de volaille... et vingt-cinq fois plus qu'un gramme de tofu.

L'impact territorial est également très important. 80% des terres agricoles sont utilisées pour l'élevage des animaux, qu'il s'agisse de pâtures ou de cultures destinées à les nourrir. Chaque année, le développement des pâtures pour les bovins est responsable à lui seul de 41% de la déforestation des zones tropicales.

20% de bœuf en moins

Une étude publiée par la revue Nature et relayée par Wired se base sur une modélisation pour montrer que si la population remplaçait 20% du bœuf qu'elle consomme par des mycoprotéines (protéines à base de champignons), le taux de déforestation prévu en 2050 serait deux fois plus faible que ce qu'affirment les prévisions actuelles.

Certains auraient évidemment plus d'efforts à faire que d'autres. La très respectée commission EAT-Lancet, composée de trente-sept scientifiques venant de seize pays, recommande par exemple de réduire sa consommation de viande rouge à 98 grammes par semaine... sachant qu'un Américain moyen en consomme sept fois plus.

D'autres projections plus radicales (remplacer le bœuf par 50% de mycoprotéines, voire 80%) ont été modélisées, rapporte Wired. Elles donneraient des résultats évidemment appréciables, mais le premier pas consistant à adopter un taux de remplacement de 20% est celui qui fournit l'avancée la plus conséquente.

Les personnes qui ne se sentent pas prêtes à arrêter de manger de la viande peuvent donc être rassurées: accepter de faire un effort permettra d'obtenir des résultats déjà prodigieux. À condition que l'effort en question soit réalisé par tous.

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