La 5G, prochaine génération de réseau internet ultra rapide sans fil, multiplie les promesses: débit dix fois plus rapide que la 4G, utilisation de voitures connectées autonomes, de streaming 4k où que l'on soit, etc.
Les nations du monde entier sont donc sur le pont pour préparer les infrastructures nécessaires à son déploiement, et tout particulièrement les États-Unis, qui veulent aller le plus vite possible afin de rattraper la Chine déjà en avance.
Cette course contre la montre a des effets inattendus: cette semaine, Neil Jacob, le directeur de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA), a déclaré devant le parlement américain que les téléphones équipés de la 5G pourraient réduire l'exactitude des prédictions météo de 30%. Une telle baisse nous «renverrait dans les années 1980 en matière de précision des prévisions», a précisé Jacob.
FCC et météo, pas sur la même longueur d'onde
En mars, la FCC (Commission fédérale des communications) a lancé la vente des accès à la fréquence 24 gigahertz aux fournisseurs de réseau mobile. Problème: la bande 24 GHz est très proche de celle des 23.8 GHz, fréquence sur laquelle la vapeur d'eau émet un faible signal et qui est surveillée par les satellites météo pour récupérer des données ensuite fournies aux algorithmes de prédiction météorologique. Si le signal 5G est déployé trop près, il risque donc de les parasiter et de causer la perte de 77% des données récoltées.
Et le problème risque de s'aggraver: la FCC songe à mettre d'autres fréquences aux enchères, près de celles des 36-37 GHz, utilisées pour la pluie et la neige, des 50.2–50.4 GHz pour les relevés de température atmosphérique et des 80–90 GHz pour la survaillance des nuages et de la glace.
Si la commission ne change pas sa feuille de route, les conséquences pourraient être lourdes. Selon la NOAA, une baisse importante de la précision des prédictions signifie qu'on pourrait perdre jusqu'à deux ou trois jours d'anticipation sur l'arrivée d'ouragans sur les côtes américaines. Cela empêcherait par ailleurs de savoir exactement où ils s'abattraient, faisant perdre un temps précieux aux populations locales pour se préparer à les affronter.