Qui n'a jamais rêvé, après avoir regardé Top Gun, de faire de la haute voltige à bord d'un avion? Des tonneaux, des décrochage en marteau, un looping ou deux… Autant de pirouettes qu'une niche grandissante d'aficionados aime réaliser aux commandes d'engins militaires similaires à ceux du film de Tony Scott.
Pour cela, deux solutions. La première: mettre la main sur un modèle de Tucano 312 ou 314, un avion biplan à hélice turbopropulsé, utilisé dans de nombreuses armées de l'air pour enseigner les techniques de base du combat aérien à leurs futur·es pilotes de chasse. Le budget est loin d'être négligeable: environ 700.000 euros pour l'appareil, puis 400 à 500 euros par heure de vol, pour le carburant et les coûts de maintenance.
La seconde: se procurer un kit à construire soi-même, par exemple chez une entreprise comme Flying Legend. Leur réplique du Tucano est moitié moins rapide, «mais elle conserve la puissance brute et le maniement agressif de l'original», témoigne Lee H. Goldberg dans un article-test publié par Ars Technica.
«Cela lui permet d'exécuter des manœuvres de haute voltige tout en étant plutôt facile et agréable à manier pour des amateurs.» La réplique proposée par l'entreprise coûte seulement 60.000 euros, avec un une maintenance estimée à 45 euros de l'heure: un prix raisonnable comparé aux kits similaires d'autres entreprises, dont les prix oscillent entre 100.000 et 200.000 euros.
Autoroute vers la zone du danger
Nombre d'Américain·es investissent du temps et de l'argent dans cette passion. Construire des avions chez soi est d'ailleurs devenu un hobby relativement commun dès le début des années 1950. De nombreux plans «d'avions de sport» étaients déjà vendus à des particuliers.
Amusant et économiques à faire voler, ils coûtaient une fraction de leur prix original si on les fabriquait soi-même. Encore fallait-il être capable de les construire: l'effort de transformer des plans et des matériaux en un engin capable de s'envoler en toute sécurité requéraient un certain nombre de talents spécifiques, tant pour la machinerie que pour le travail du bois. Et ce sans compter la motivation nécessaire pour passer 2.500 à 5.000 heures sur son futur engin.
Les choses ont commencé à changer dans les années 1970, lorsque des kits avec des composants en fibre de verre, en aluminium et en acier ont été mis en vente par des entrepreneurs.
En éliminant la plupart des étapes de découpage, de forage et de soudage, le temps de construction a réduit de moitié (entre 1.000 et 2.500 heures). Depuis, les avions en kit n'ont cessé de s'améliorer, notamment avec la modélisation et l'impression 3D qui ont permis de produire des composants et de la documentation égale à celle des produits commercialisés.
Et si le Tucano est trop cher ou trop compliqué à construire, reste toujours les répliques du De Havilland Tiger Moth, un avion moitié prix plus facile à construire (700 à 1.000 heures) mais déjà capable de jolies voltiges.