L'agent de sécurité armé de l'école de Sidney, dans l'Ohio. | Megan Jelinger / AFP

L'agent de sécurité armé de l'école de Sidney, dans l'Ohio. | Megan Jelinger / AFP

BolaWrap 150, le lasso high-tech bientôt dans les écoles et hôpitaux américains

L'arme fait déjà fureur dans les commissariats.

Un nouveau gadget fait fureur dans les commissariats américains: le BolaWrap 150. Sorte de lasso à distance, ce dispositif propulse une cordelette de Kevlar équipée de petits crochets en métal à 150 mètres par seconde, afin qu'elle s'enroule autour de la personne visée, l'entravant suffisamment longtemps pour que les forces de l'ordre puissent la menotter aisément.

Pas plus gros qu'une télécommande, le BolaWrap est vendu par l'entreprise Wrap Technologies pour 900 dollars pièce (784 euros). De nombreux commissariats se sont intéressés au dispositif, qui est en test dans des unités de police de tout le pays dont l'une des plus grandes d'entre elles, le LAPD, la police de Los Angeles.

Le dispositif sert un objectif semblable au taser, mais comporte moins de risques pour les personnes visées. Rien qu'aux États-Unis, plus d'un millier de morts sont survenues peu après une décharge électrique administrée par un taser. Tom Smith, le créateur du taser qui a gagné des millions grâce à son invention, est désormais président de Wrap.

Ce potentiel moins dangereux, Wrap l'a surtout identifié comme un argument commercial. L'entreprise tente désormais de vendre son produit non seulement aux entreprises de protections privées et aux particuliers, mais aussi aux écoles et aux hôpitaux.

Far, far west

Pour cela, Wrap fait des pieds et des mains pour que le Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF) n'enregistre pas son produit comme une arme à feu. Contrairement à son prédécesseur qui utilisait de la poudre explosive, le BolaWrap 150 équipera donc une technologie semblable à celle des airbags.

D'après Motherboard, un hôpital du Minnesota a d'ores et déjà demandé à la police locale une formation dans le maniement de l'arme, en prévision de son adoption par ses agents de sécurité.

La présence de policiers ou d'agents de sécurité armés au sein des écoles est monnaie courante aux États-Unis, et les incidents sont fréquents. Une enquête de 2018 du Huffington Post a révélé qu'entre 2011 et 2018, au moins 120 élèves ont été tasés, et 32 aspergés de gaz au poivre, sans compter tout les incidents non relatés dans la presse.

Dans un document destiné à ses investisseurs, Wrap identifie «plus de 4,9 millions de professeurs de primaire, collèges et lycée» comme des «futures opportunités». Pourtant, malgré sa «non-létalité», le BolaWrap n'est pas sans danger. En plus des crochets métalliques, tout tir au-dessus des épaules comporte un risque d'étranglement.

L'emploi de l'arme contre des élèves inquiète d'autant plus que l'utilisation policière a déjà été critiquée pour son caractère humiliant et déshumanisant (elle s'inspire du bolas, une arme utilisée autrefois pour capturer du bétail).

Wrap déconseillant de viser une cible en mouvement, les vidéos d'utilisation réelle publiées son site internet montrent en effet plusieurs cibles immobiles, désarmées et apparaissant calmes. L'utilisation de la force pour les entraver pose donc de sérieuses questions.

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