Vue aérienne, et édifiante, du système d'aération et de climatisation d'un gratte-ciel traditionnel. | Sergei Akulich via Unsplash
Vue aérienne, et édifiante, du système d'aération et de climatisation d'un gratte-ciel traditionnel. | Sergei Akulich via Unsplash

Comment rafraîchir une ville sans réchauffer la planète?

Sur le plan technologique, Singapour montre l'exemple.

Au cours des soixante dernières années, Singapour s'est en moyenne réchauffée deux fois plus vite que le reste du monde. D'ici à 2100, sa température quotidienne pourrait atteindre les 35 ou 37 degrés si les émissions de carbone continuent d'augmenter à la même vitesse.

Cela fait donc longtemps que la cité-État asiatique sait qu'elle va dépenser une quantité considérable d'énergie pour se refroidir. Et plutôt que de miser sur des unités individuelles de climatisation, catastrophiques pour l'environnement, la ville a fait construire un immense réseau de refroidissement en son cœur, sous le quartier de Marina Bay. C'est le plus grand au monde selon son fabricant, le Singapore District Cooling, une branche du conglomérat SP Group.

Avant même de bâtir les grands buildings à l'architecture futuriste de l'hôtel Marina Bay Sands ou du jardin Garden by the Bay, cinq kilomètres de tuyaux isothermes ont été installés en souterrain.

Leur rôle: transporter de l'eau fraîche depuis l'usine centrale de refroidissement jusqu'aux vingt bâtiments qui quadrillent la zone. La température de l'eau est d'abord réglée à 4,5°C, puis elle est envoyée dans les unités d'air conditionné du quartier.

En réaction avec l'air chaud, la température de l'eau grimpe jusqu'à 13°C. Elle est ensuite renvoyée sous terre et refroidie à nouveau avant de retourner dans le circuit.

40% d'économies

Ce système centralisé permettrait d'économiser 40% de la consommation d'électricité de la ville selon le SP Group, soit l'équivalent d'une réduction des émissions de CO2 de 10.000 voitures. Il s'agirait de l'une des méthodes technologiques les plus efficaces pour limiter les dépenses énergétiques selon les scientifiques ayant, pour ce projet, exploré de nombreuses pistes comme des pompes à chaleur ou l'énergie solaire.

Au cours des vingt dernières années, la demande en énergie pour l'air conditionné a augmenté en moyenne de 13% tous les ans dans le monde, atteignant l'équivalent de la consommation britannique d'électricité.

Cette escalade est dominée par la Chine: pendant les jours les plus chauds de l'année, près de 50% de la demande d'électricité dans le pays est dédiée à alimenter l'air conditionné.

D'ici à 2050, des estimations de l'Agence internationale de l'énergie (IEA) prévoient que dix unités d'air conditionné seront vendues chaque seconde dans le monde, des chiffres qui feraient d'autant bondir les émissions de carbone. D'ici là, entre les habitations et les voitures équipées, un tiers de l'électricité consommée globalement pourrait être dédiée aux systèmes de refroidissement.

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