On connaissait l'appli Countdown, inspirée de celle au cœur du film du même nom, et qui permet de connaître à la seconde près le temps qu'il nous reste à vivre –tout ceci étant totalement et ouvertement bidon, bien entendu. Mais la réalité rejoint presque la fiction puisque, selon New Scientist, nos smartphones peuvent réellement servir à déterminer notre probabilité de trouver la mort dans les cinq ans à venir. Et c'est tout de suite beaucoup moins amusant.
Il suffirait en effet à la science de collecter nos données pendant une marche de six minutes, grâce aux capteurs présents dans nos téléphones, pour parvenir à prédire nos chances d'y passer d'ici à la fin 2027. Des études précédentes avaient montré que l'activité enregistrée sur les montres connectées et autres cardiofréquencemètres permettait d'évaluer notre degré de mortalité. Mais il s'avère que le smartphone, outil bien plus répandu, peut remplir la même fonction. Ce qui n'était pas gagné d'avance.
Le problème du smartphone, explique Bruce Schatz, spécialiste en neurosciences à l'université de l'Illinois, c'est que les gens ne l'ont pas forcément toujours dans leur poche, ce qui empêchait jusqu'ici d'assurer un suivi continu. Mais le chercheur et ses collègues ont fini par réaliser qu'un échantillon d'une demi-douzaine de minutes pouvait suffire.
Six minutes pour savoir
L'équipe de recherche a observé les données de 100.655 personnes ayant fait précédemment l'objet d'une étude portant sur leur santé et leurs habitudes de vie. Elle concernait plus particulièrement des personnes âgées ou des adultes de plus de 40 ans, vivant au Royaume-Uni depuis plus de quinze ans.
Un capteur placé sur leur poignet pendant une semaine avait alors permis de mesurer leur activité et certaines de leurs constantes. Mais ce qui a particulièrement intéressé Bruce Schatz et ses collègues, c'est que 2% des individus appartenant à cet échantillon conséquent sont mortes dans les cinq années qui ont suivi l'expérience.
C'est sur cette base que les scientifiques ont pu développer un algorithme permettant d'évaluer la probabilité de mourir dans les cinq ans, en se basant sur une marche de six petites minutes. Plusieurs observateurs et observatrices n'ayant pas pris part à ces travaux vantent d'ailleurs l'apparente fiabilité de ce nouvel indicateur, qui n'a rien de fantaisiste.
D'un capteur placé sur le poignet à un autre situé dans le smartphone, il n'y a qu'un pas, qui n'a pas encore été franchi mais que l'équipe codirigée par Bruce Schatz entend bien sauter incessamment sous peu. Reste à savoir si nous avons réellement envie de connaître nos chances de passer l'arme à gauche avant la sortie du prochain album de Frank Ocean ou l'arrestation de Xavier Dupont de Ligonnès (à chacun son arlésienne).