Au nombre de dix-huit, les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de classe Ohio sont à placer tout en haut du panier en matière d'équipements militaires, explique Popular Mechanics dans ce qui s'apparente à une véritable déclaration d'amour –mais un amour aussi passionné que réfléchi.
Silencieux autant que précis, les sous-marins Ohio sont également extrêmement résistants. Les quatorze d'entre eux qui disposent d'un armement nucléaire permettent aux États-Unis d'envisager l'avenir sereinement: ils sont là, tapis dans l'ombre, prêts à frapper si besoin.
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C'est au cours des années 1970 que l'US Navy a lancé cette gamme de sous-marins, dans le cadre de sa cinquième série de submersibles lance-missiles. Long de 170 mètres et pesant 18.750 tonnes en plongée, le Ohio était alors le plus grand sous-marin jamais construit par les États-Unis. Pour fonctionner à plein régime, il nécessite une quinzaine d'officiers et environ 140 membres d'équipage. Et si, dans sa description officielle, il, est précisé qu'il peut atteindre une profondeur de 800 pieds (244 mètres), il serait en fait capable de descendre à plus de 1.500 pieds (457 mètres).
Il suffit d'un seul réacteur nucléaire S8G (General Electric), relié à deux turbines à vapeur, pour fournir plus de 60.000 chevaux de puissance à chaque appareil. Aussi furtifs que possible, les sous-marins Ohio peuvent se déplacer à plus de 30 nœuds en immersion, soit 55 km/h. Quant à la durée de leur séjour sous la surface de l'eau, elle n'est limitée que par les besoins de ravitaillement à destination des humains (nourriture et eau).
Presque trop
En plus de leur équipement nucléaire, les sous-marins Ohio disposent de quatre tubes lance-torpilles, d'un diamètre de 53 centimètres. Cela les rend particulièrement dangereux et extrêmement polyvalents, tout en restant très difficiles à repérer. Sur le papier, tous peuvent embarquer jusqu'à vingt-quatre missiles, chacun étant doté d'un maximum de douze ogives. Cela représentait donc un total potentiel de 432 missiles et 5.184 armes nucléaires, ce qui est supérieur aux objectifs américains.
L'US Navy a d'ailleurs choisi de limiter le nombre de missiles par sous-marin à vingt, comblant avec du béton les quatre silos laissés vacants. Oui, avec les sous-marins Ohio, les États-Unis doivent gérer les excédents. Et pas que pour les silos: dix-huit appareils à fort potentiel nucléaire, en fait, c'est trop. C'est d'ailleurs pourquoi quatre d'entre eux ont été convertis en sous-marins lanceurs de missiles de croisière (SSGN) et armés de Tomahawk.
Le succès de la classe Ohio ne se dément jamais: ces sous-marins sont fiables et solides comme un roc. Aucun incident majeur n'a jamais été déploré en un demi-siècle d'existence, et l'US Navy souhaite que cela reste le cas jusqu'en 2031, année au cours de laquelle ils devraient commencer à être remplacés par douze appareils de classe Columbia.