Pour les néophytes du cyclisme, tous les vélos semblent plus ou moins identiques. Pourtant, les spécialistes le savent: les montures utilisées par les compétiteurs de haut niveau sont des bijoux de technologie, et chaque type de bicyclette dispose d'une fonction bien particulière.
Les courses cyclistes peuvent être gagnées ou perdues à quelques dixièmes de seconde près. Le moindre avantage, même d'apparence marginale, est d'une importance capitale pour les coureurs.
À l'occasion du Tour de France, la version britannique de Wired est revenue sur les technologies qui permettent aux cyclistes de maximiser leurs performances et sur les différents types de cycles, dédiés à des épreuves particulières, qu'elles ont fait naître.
- Vélos aérodynamiques
Pour un coureur, la résistance au vent est l'un des facteurs les plus importants. Stratégies de groupe, vêtements moulants, épilation, casques profilés, position sur le vélo: rien n'est laissé au hasard, et tout est conçu pour diminuer au maximum les frottements à l'air.
À l'image des fleurons de l'aéronautique ou des Formule 1, des vélos aérodynamiques sont testés dans d'immenses souffleries, afin que leur silhouette en fibre de carbone soit fuselée de manière à imposer le moins de résistance possible. Les roues disposent de jantes larges, qui permettent à l'air un écoulement plus fluide.
Afin de supprimer au maximum les éléments superflus, les câbles de freins et de vitesses sont placés à l'intérieur du cadre. Sur certains cycles, les changements de vitesse ne s'opèrent même plus par câble mais sans fil, grâce à un dérailleur électrique relié à une commande sur le guidon par une technologie proche du Bluetooth et chiffrée pour éviter le piratage.
- Vélos de montagne
Le problème de ces vélos aérodynamiques est qu'ils sont relativement lourds. La plupart du temps, l'efficacité à fendre l'air compense cet embonpoint, mais dans certaines situations, mieux vaux disposer d'un vélo le plus léger possible: c'est le cas lors des épreuves de montagne.
Le vélos de montagne ont des jantes et des roues moins larges, pour se débarrasser des grammes qu'elles ajoutent. Les cyclistes professionnels n'ont néanmoins pas le droit d'enfourcher des vélos trop légers –l'Union cycliste internationale fixe le poids minimum d'une monture à 6,8 kilos.
C'est ensuite aux équipes de décider, selon la côte à grimper, s'il vaut mieux privilégier l'aérodynamisme ou le poids que les courreurs devront supporter.
- Vélos de contre-la-montre
Le contre-la-montre par équipe diffère des étapes classiques du Tour de France. Les équipes roulent sur des routes plates et sans peloton: c'est une épreuve considérée comme une forme pure de course.
Le design des vélos est adapté: ils doivent parvenir à être aérodynamiques et légers, pour grappiller chaque centième possible. Ce que les cycles gagnent sur ces deux aspects, ils le perdent en confort.
Les vélos de contre-la-montre sont conçus pour mettre leur cycliste dans une position agressive, avec de larges jantes et une selle poussant le coureur en avant vers le guidon, placé très bas.
Ils sont parfois équipés de prolongateurs, un dispositif qui permet au cycliste de poser ses mains plus en avant que le guidon classique, afin de pouvoir se pencher le plus possible sans avoir à trop se recroqueviller.