C'est parti pour la version beta de Starlink, l'internet par satellite de SpaceX. L'entreprise a commencé à envoyer les premières invitations le 26 octobre pour se joindre au test «Better Than Nothing» («Mieux que rien»).
Un nom tout trouvé pour un service qui s'annonce assez bancal. «Attendez-vous à une vitesse de connexion de 50Mb/s à 150Mb/s et un temps de latence de 50 ms à 40 ms durant les prochaines mois», avertit le courriel.
«Il y aura également de brèves périodes sans aucune connectivité», explique l'entreprise, qui promet des améliorations dans les prochains mois au fur et à mesure que d'autres satellites seront lancés.
«La vitesse de connexion, la disponibilité du réseau, la latence et les performances globales devraient s'améliorer considérablement», jure SpaceX, qui anticipe un temps de latence de 16 à 19 ms à l'été 2021.
C'est beta
Pour l'instant, même si l'avantage de Starlink est aussi d'apporter le réseau dans des zones mal desservies par les opérateurs classiques, on est bien loin de la promesse initiale de performances.
«Avec des performances qui dépassent de loin celles de l'internet par satellite traditionnel et un réseau mondial sans limite d'infrastructure au sol, Starlink fournira l'internet haut débit à des endroits où l'accès est peu fiable, coûteux ou totalement indisponible», proclame le site web de l'entreprise. Au départ, SpaceX prévoyait un débit de 1Gb/s et un temps de latence compris entre 25 ms et 35 ms, rappelle The Independent.
L'autre mauvaise surprise vient du coût: en 2015, Elon Musk avait laissé entendre un prix «autour de 80 dollars par mois» avec des frais d'installation compris entre 100 et 300 dollars.
Aujourd'hui, Starlink demande à sa clientèle beta 99 dollars par mois [84 euros] pour se connecter au réseau, sans parler des 499 dollars nécessaires pour mettre en place la partie matérielle (routeur, trépied, accessoires…). En comparaison, le prix moyen d'une connexion internet aux États-Unis est d'environ 68 dollars [58 euros] par mois.
Ce n'est pas la première fois qu'Elon Musk, dont il reste cependant difficile de nier les succès, survend sensiblement l'une de ses folles entreprises. Sa démonstration sur des cochons de sa technologie Neuralink, le 8 août dernier, censée prouver les capacités de la technologie à créer une interface entre le cerveau et les machines, n'a pas convaincu grand-monde.
L'entrepreneur avait également pronostiqué en 2015 une autonomie de 1.000 km pour la Tesla Model S «certainement d'ici à 2017». Nous en sommes aujourd'hui officiellement à 647 km. Sont d'ores et déjà programmées la conquête de Mars pour 2024, ainsi qu'un train Hyperloop reliant New York à Washington en vingt-neuf minutes, annoncé en 2017: on attend de voir.