En 2014, Dmitri Rogozine, directeur général de Roscosmos, est visé par des sanctions américaines à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. «Je suggère que les États-Unis utilisent un trampoline pour envoyer leurs astronautes sur la Station spatiale internationale», raille-t-il alors sur Twitter. À l'époque, la NASA utilise effectivement les lanceurs Soyouz de Moscou.
Le 30 mai, le premier vol habité de SpaceX pour la NASA a expédié avec succès deux astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS). Elon Musk n'avait pas oublié la petite phrase de Rogozine. «Le trampoline a marché», a-t-il plaisanté lors d'une conférence de presse qui a suivi le lancement.
Dans un premier temps, Dmitri Rogozine a semblé bien le prendre. «J'ai adoré sa blague!», a-t-il même tweeté, félicitant la NASA, Elon Musk et se réjouissant de «futures coopérations».
Rebondissement inattendu
Mais il n'a pas tarder à se répandre dans une tribune publiée par Forbes. Il y explique que SpaceX n'a pas battu la Russie, mais Boeing; que l'entreprise est gavée d'argent public; que ses vaisseaux sont très lourds; que les États-Unis devraient se montrer plus reconnaissants vis-à-vis de Moscou, qui a expédié ses astronautes sur l'ISS pendant neuf ans.
Il assure aussi que le prix du Soyouz est plus faible que celui des lanceurs américains. La NASA payait pourtant 90 millions de dollars [79 millions d'euros] par siège pour le premier, contre 55 millions de dollars [48,5 millions d'euros] pour SpaceX. Il a aussi vanté les avancées du programme spatial russe... à l'aide d'informations et de photos apparemment périmées.