Des Marines devant l'ambassade des États-Unis à La Havane, le 21 février 2018. | Adalberto Roque / AFP

Des Marines devant l'ambassade des États-Unis à La Havane, le 21 février 2018. | Adalberto Roque / AFP

Migraines, nausées, saignements: les diplomates ont-ils été attaqués avec une arme à micro-ondes?

Le «syndrome de La Havane» a peut-être trouvé son explication.

C'est une histoire un peu folle, qui semble sortir tout droit de la Guerre froide. En 2016, des diplomates américains postés à l'ambassade des États-Unis de La Havane, à Cuba, affirment être frappés de maux étranges.

Vingt-quatre diplomates disent avoir soudainement ressenti une panoplie de symptômes divers: maux de tête, nausées, saignements de nez, perte d'équilibre… Empoisonnement? Arme inconnue? Les victimes expliquant avoir entendu des bruits étranges, les États-Unis suspectent rapidement une attaque par ondes.

Quatre ans après les premiers cas, une expertise menée par les Académies nationales de médecine, des sciences et de l'ingénierie américaines estime, sans toutefois pouvoir l'affirmer avec certitude, que les diplomates ont probablement été victimes de radiofréquences pulsées.

Les dix-neuf membres du comité scientifique à l'origine du rapport jugent que les symptômes sont cohérents avec l'«effet de Frey». Ce dernier, découvert dans les années 60, montre que des micro-ondes modulées sur une certaine fréquence et dirigées vers un sujet peuvent lui donner la sensation d'une pulsation venant de l'intérieur de son crâne.

Le comité insiste toutefois sur le fait qu'il ne peut pas entièrement rejeter les autres hypothèses, n'ayant notamment pas pu accéder à toutes les informations concernant les victimes de l'attaque présumée.

Le mystère continue

Si la cause semble être identifiée, reste à savoir qui est derrière, et pourquoi. En effet, les symptômes ont débuté en 2016, sous l'administration Obama. Soit au moment où les relations entre Cuba et les États-Unis se réchauffaient après des années de blocus drastique de la part des Américains.

Il semble donc étonnant que les services secrets cubains aient choisi ce moment de détente pour attaquer des diplomates américains. D'autant que le phénomène n'a pas seulement été observé à Cuba. Des diplomates se sont ainsi plaints de symptômes similaires au consulat de Canton, en Chine, en 2018.

Le rapport n'offre pas de réponse mais émet une suggestion: la Russie. Selon le New York Times, cette dernière était déjà soupçonnée par la CIA depuis les événements de 2018.

La Russie pourrait trouver un intérêt dans de telles manipulations. Premièrement, suggérer une attaque des Cubains envers les États-Unis pouvait empêcher l'île de se rapprocher trop étroitement de ces derniers, et ainsi renforcer les relations privilégiées qu'elle entretient avec la Russie. Même chose pour la Chine.

De plus, le rapport affirme que «l'URSS/Russie a mené des recherches conséquentes sur les effets de radiofréquences pulsées» dans le passé, et qu'il ne serait pas surprenant que le pays soit, comme les États-Unis notamment, doté d'armes de ce type. Tout cela reste encore au stade de la supposition: peut-être ne connaîtrons-nous jamais le fin mot de l'histoire.

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