La première utilisation massive d'hélicoptères de combat date de la guerre du Vietnam, lors de laquelle l'armée américaine devait se rendre dans des zones difficiles d'accès. Mais l'efficacité de ces appareils se trouvait restreinte par leur incapacité à se poser dans la jungle. Leur lenteur les empêchait de couvrir de trop longues distances.
Depuis, les armées du monde entier rêvent d'un hybride entre un avion et un hélicoptère, qui pourrait décoller et atterrir grâce à des rotors, mais disposer de la vitesse d'un jet une fois en vol.
Cela fait donc des années que les concepteurs d'avions militaires tentent de créer ce type d'engin. Le problème principal de ces appareils, appelés Vertical take-off and landing (VTOL), est qu'une fois dans l'air, les imposants rotors nécessaires au décollage les ralentissent, les empêchant de pouvoir réellement remplacer des avions classiques.
Dans un entretien avec le média The War Zone, l'entreprise américaine Bell Aircraft estime être très proche de décrocher le Graal. Afin d'atteindre 400 nœuds, soit 740 km/h, leurs prototypes combinent deux technologies: des rotors basculants, associés à des pales repliables.
Is it a bird? Is it a plane?
Comme le montre une vidéo en image de synthèse, les rotors pivotent afin de s'aligner avec le reste de l'appareil, puis leurs pales se replient afin de se confronter à la moindre résistance à l'air possible.
Bell a ainsi conçu trois modèles: le plus petit et plus simple à réaliser est un drone sans équipage, équipé de deux moteurs déjà disponibles commercialement, un pour le rotor, un autre pour le réacteur.
Les deux autres, l'un de taille moyenne et l'autre similaire à l'avion de transport militaire Hercules utiliseraient un seul moteur pouvant passer du rotor au réacteur. Mener ce type de projet à terme nécessite en revanche de consacrer du temps à la phase de recherche et développement.
Bell n'a pas encore trouvé de partenaire pour investir dans la construction de son prototype. Les candidats potentiels ne manquent pas: l'Air Force, la NASA et la DARPA, l'agence de recherche et développement du Pentagone, sont sur le pied de guerre.
Ces appareils seraient parfaitement adaptés aux missions de sauvetage, lors desquelles il est nécessaire de se poser dans des environnements difficiles à atteindre, mais où la vitesse d'intervention constitue un atout primordial. Ce pourrait aussi être un excellent moyen de transporter troupes et équipements derrière les lignes ennemies.