Batteries fer-air, au chlore, au sel, solid state batteries: partout dans un monde qu'il faut électrifier à vitesse grand V pour tenter de contenir les effets du changement climatique, les scientifiques planchent sur de nouveaux types de piles, à même de remplacer l'ultra-dominante version lithium-ion.
Peu néanmoins ont déjà trouvé le chemin d'une industrialisation de masse, des usages quotidiens et du très grand public. C'est le cas de la solution sur laquelle carbure depuis une décennie l'entreprise californienne Sila: comme l'explique la MIT Technology Review, son anode révolutionnaire a été placée au cœur d'un petit wearable santé nommé Whoop 4.0 et lancé en grande pompe ces jours-ci.
L'objet est minuscule, mais les promesses qu'il contient sont immenses. Sila a ainsi développé des particules basées sur le silicium, qui peuvent remplacer le graphite dans les anodes et retenir plus aisément les ions produits par le lithium.
Résultat: appuyée par d'autres avancées dans le domaine, l'anode de Sila permet à la batterie du Whoop 4.0 d'augmenter sa densité énergétique de 17% par rapport au modèle précédent. Résultat, bis: Whoop a pu conserver une espérance de vie de cinq jours sans recharge, tout en réduisant la taille de la batterie de son wearable de 33%. Comme le précise la MIT Technology Review, cela représente en une seule fois environ quatre ans de progrès.
Partout, bientôt
Sila ne va bien évidemment pas s'arrêter là, vise large, et peut compter sur la générosité d'investisseurs ayant rapidement compris l'intérêt de tels progrès pour l'ensemble du secteur énergétique –de l'électronique grand public aux véhicules électriques, en passant par les unités de stockage géant.
La jeune pousse a ainsi levé 590 millions de dollars en janvier 2021 pour poursuivre son développement, surmonter les difficultés techniques restantes et accélérer l'industrialisation de ses trouvailles.
Elle a d'ores et déjà monté des partenariats avec des constructeurs automobiles de premier plan tels que BMW ou Daimler et promet de pouvoir, à terme, augmenter la capacité des batteries li-ion des véhicules électriques de 40%. De quoi faire très largement baisser les coûts ou, au choix, augmenter l'autonomie de ces voitures du futur –deux des freins principaux à leur adoption plus rapide par le grand public.
Ancien de Tesla, dont il fut le septième employé historique, le cofondateur de Sila Gene Berdichevsky explique qu'il faut «voir le Whoop 4.0 comme on a vu le Tesla Roadster». Soit une première preuve que les solutions de sa firme fonctionnent, sont désormais industrialisables à grande échelle, et promettent beaucoup pour l'avenir. Il reste donc semble-t-il quelques beaux jours à la bonne vieille li-ion.