Le nucléaire est loin d'avoir dit son dernier mot. | Thomas Millot via Unsplash
Le nucléaire est loin d'avoir dit son dernier mot. | Thomas Millot via Unsplash

Comment extraire 10 tonnes d'or par an grâce au nucléaire

Une mini-centrale nucléaire alimentera la mine de Kyuchus, au nord de la Sibérie.

La Russie détient les deuxièmes réserves d'or au monde derrière l'Australie, avec 7.200 mètres cubes de réserves prouvées en 2020 selon Statista. Le pays est le troisième producteur mondial, avec 340,17 tonnes extraites l'an dernier, et compte bien accélérer le rythme.

Sauf qu'une grande partie de ses réserves se trouvent dans des endroits totalement isolés de toute infrastructure et de toute habitation, comme en Sibérie ou dans la région d'Irkoutsk, au nord de la Mongolie.

Or, l'extraction minière est un processus très énergivore. Pour développer ses immenses réserves, le pays se tourne donc vers une source d'énergie qu'elle connaît bien: le nucléaire.

Le gisement aurifère de Kyuchus, au nord de la Sibérie, sera ainsi alimenté grâce à une mini-centrale nucléaire («Small Modular Reactor» ou SMR), qui fournira 50 MWe dont 35 MWe réservés à la mine.

Selon le ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement du pays, Alexander Kozlov, l'énergie nucléaire «permettra non seulement de développer le gisement, mais aussi de fournir de l'énergie aux territoires voisins».

Le terrain a ainsi été mis aux enchères sous condition d'y développer la centrale nucléaire et d'extraire au moins 10 tonnes d'or par an. Et c'est la société Beloye Zoloto qui a remporté la mise pour une somme de 7,7 milliards de roubles (93,5 millions d'euros).

Mini-centrales, maxi-projets

Ce n'est pas le seul projet de ce type, souligne le site World Nuclear News. Le gisement de cuivre et d'or de Baimskaya, dans la région de Tchoukotka, sera lui aussi alimenté par deux petits réacteurs RITM-200M placés sur des barges flottantes au cap Nagloynyn.

Ce mini-réacteur, utilisé depuis 2020 pour alimenter des brise-glaces, peut être ravitaillé tous les dix ans et affiche une durée de vie de quarante ans. Le projet d'Oust-Kouïga (où se situera le SMR de la mine de Kyuchus) sera sa première version terrestre.

En 2020, la Russie avait déjà dévoilé la première centrale nucléaire flottante baptisée Akademik Lomonosov, équipée de deux réacteurs à eau pressurisée de 35 MW chacun, capable de fournir une énergie bas carbone dans les endroits faiblement peuplés et isolés.

Ces fameux SMR sont revenus sous le feu des projecteurs en octobre, lorsque Emmanuel Macron a annoncé leur inclusion dans le plan France 2030. L'Hexagone dispose ainsi de son propre projet baptisé Nuward, fruit d'une collaboration entre le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), EDF, Naval Group et TechnicAtome.

Prévu pour 2035, il sera en concurrence avec bon nombre d'autres projets américains, coréens ou chinois. Ces SMR sont ainsi envisagés pour toutes sortes d'usages allant de la production d'électricité et de chaleur au dessalement de l'eau de mer en passant par la fabrication d'hydrogène «vert», voire le minage de bitcoins.

La Russie lorgne sur de nouveaux gisements d'or en Yakoutie, dans la région de Magadan (la moins peuplée du pays) ou encore dans le Kamchatka, une péninsule à en Extrême-Orient russe. Il faut donc s'attendre à voir des mini-centrales émerger un peu partout sur le territoire.

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