«Directed Energy» (DE): c'est l'un des buzzwords en vogue dans le milieu de la défense. Cette technologie désigne les armes qui permettent de toucher une cible à distance sans projectile, en utilisant un flux d'énergie sous forme de laser ou de micro-ondes, par exemple.
Un récent rapport du laboratoire de la base aérienne de Kirtland, intitulé Directed energy futures 2060, tente de prédire les applications potentielles de ces technologies d'ici quarante ans. Parmi elles, le département de la Défense évoque une utilisation jusqu'ici réservée à la science-fiction: le champ de force.
D'après le rapport, le Graal serait de parvenir à un système parapluie protégeant des missiles, y compris nucléaires, à un prix raisonnable. Dans la fiction, un champ de force est une technologie de défense passive, qui permet de générer un bouclier immatériel tout autour d'un objet donné, afin de le protéger.
Champ de force localisé
Cela n'existe pas dans la réalité, mais stopper un projectile sans le toucher est de l'ordre du possible. Il faut simplement pointer l'arme qui émet le laser ou les ondes vers sa cible. Finalement, estime le rapport, ce genre de dispositifs s'apparentent à des champs de force localisés.
À présent, ce genre d'appareils n'est pas en mesure de stopper des missiles, mais uniquement des cibles «petites et relativement peu puissantes». L'armée des États-Unis teste par exemple un dispositif baptisé THOR (Tactical High Power Operational Responder), qui envoie de puissantes micro-ondes afin de mettre hors d'usage des petits drones hostiles. La France teste de son côté un système laser.
Pour obtenir un «effet parapluie» qui couvrirait tout un territoire, le laboratoire de la base de Kirtland estime qu'il faudrait un système aérien ou spatial. L'armée admet toutefois que pour mettre en pratique ce genre de prouesses, «il faudrait que la technologie évolue de manière significative d'ici 2060». Difficile donc, mais pas impossible.