Qui sait, ces petits mignons n'ont peut-être qu'une envie: danser un slow ou se mettre au rap. | Scott Webb via Unsplash
Qui sait, ces petits mignons n'ont peut-être qu'une envie: danser un slow ou se mettre au rap. | Scott Webb via Unsplash

Grâce à la tech, nous parlerons bientôt à nos animaux

Playlists Spotify pour hamsters ou outils de traduction humain-chien, la tech s'intéresse de près à nos compagnons.

Chien, chat, raton laveur, lapin nain ou dragon des mers: peu importe l'animal de compagnie que l'on se choisit, on aime bien lui raconter nos petites aventures humaines. Ils sont devenus nos meilleurs confidents et, souvent, on aimerait bien savoir ce qui se trame dans leurs petites têtes. Qui ne s'est jamais demandé ce que son chien pensait de lui dans une situation un brin gênante?

Le monde de la tech a bien compris qu'il était possible de capitaliser sur le lien affectif qui se noue entre les êtres humains et leurs bêtes, réveillant le vieux rêve d'un dialogue humain-animal approfondi.

Grâce à la musique, à un traducteur cuisiné à l'intelligence artificielle ou à des capteurs installés sur une veste, tous les moyens sont bons pour se mettre dans la tête de nos chiots.

Spotify et les «Pet Playlists»

Début 2020, Spotify a annoncé le lancement d'un nouveau concept: les «Pet Playlists». Des listes de lecture musicales calibrées pour vous et vos bestioles, à paramétrer au préalable pour correspondre au mieux aux besoins de votre animal de compagnie. On peut choisir le type d'animal (chat, reptile, chien, hamster ou oiseau) et son caractère (timide ou amical, calme ou énergétique, anxieux ou détendu, etc.) pour trouver la bande-son parfaite.

Pour faire valoir l'intérêt de cette nouvelle option mi-rigolote, mi-sérieuse, Spotify, habitué des projets étranges, a réalisé une série de sondages sur le rapport de ses utilisateurs et utilisatrices à leurs animaux.

On y apprend que plus de 71% des personnes interrogées ont déjà diffusé de la musique pour leur animal, que 69% aiment chanter pour leurs compagnons domestiques et que 57% dansent avec leurs bêtes. Spotify avance aussi que 80% de ses abonné·es possèdent un animal qui aime la musique.

L'entreprise a conscience –heureusement– que le lien de la musique aux animaux n'est «pas une science exacte», mais affirme s'être basée sur les travaux et l'avis d'un expert pour construire l'algorithme à l'origine des playlists.

En l'occurrence David Teie, musicologue et propriétaire d'un business de vente de musique à des propriétaires de chats. Cet ancien soliste du National Symphony Orchestra de Washington, pionnier de la musique pour félin, a même réussi un Kickstarter à plus de 200.000 dollars pour produire son premier «cat-album».

En 2015, la journaliste du New York Times Eleanor Stanford a eu l'occasion de faire tester la musique de David Teie à son matou. Après avoir constaté que son chat «s'enroulait» sur lui-même après avoir écouté un morceau de l'album pendant quatre minutes, elle concluait dans son article: «Les consommateurs qui voient leurs animaux comme des membres de la famille (l'humanisation des animaux de compagnie) sont de plus en plus enclins à dépenser de l'argent sur des choses qu'ils apprécieraient eux-mêmes.»

Dans la même logique, Wired expliquait plus récemment que les chats n'étaient plus uniquements des stars d'internet, mais une audience à part entière, à laquelle les vidéastes et chaînes sur YouTube s'intéressent de plus en plus près.

«À l'aide, s'il vous plaît, suivez-moi!»

Con Slobodchikoff, professeur de biologie au sein de la Northern Arizona University, pense qu'il est possible d'aller encore plus loin qu'une danse partagée dans l'humanisation des animaux de compagnie. En 2018, le scientifique a fondé Zoolingua, une start-up cherchant à développer le langage des chiens grâce à l'intelligence artificielle.

Le travail de Zoolingua en est encore à ses balbutiements. Con Slobodchikoff, qui aggrège et analyse des milliers de sets de données et de vidéos de chiens, veut à terme utiliser le deep learning pour comprendre les différents types de «woof!» et mettre au point un système de reconnaissance vocale automatique pour chiens. «Ils ont des mots pour alerter sur les différentes espèces de prédateurs et peuvent décrire la couleur des habits d'un humain», affirmait-il ainsi dans une interview au Guardian.

Un projet qui paraît farfelu, mais dont l'objectif final est d'empêcher l'euthanasie des deux à quatre millions de chiens tués pour des soucis de comportement chaque année aux États-Unis. «Si nous pouvons trouver pourquoi ces chiens ne se comportent pas comme nous le souhaiterions, nous pourrions résoudre ces problèmes comportementaux et sauver beaucoup d'entre eux», est-il écrit sur le site de Zoolingua.

En octobre 2019, un article publié sur le site Wired faisait état d'une autre utilité à un traducteur chien-humain. Le magazine américain racontait le travail de l'Animal-Computer Interaction Lab, installé au sein de l'Institut de technologie de Géorgie à Atlanta (États-Unis). Ce laboratoire de recherche veut mettre au point des technologies portables pour les chiens –comme une veste ou une bague– permettant de communiquer avec eux en cas d'urgence.

Imaginez un animal agité venant à votre rencontre, faisant glisser son museau sur un capteur installé sur sa veste, jusqu'à ce que vous entendiez: «Mon maître a besoin de votre attention, s'il vous plaît, suivez-moi!» L'idée n'est pas vraiment de créer un traducteur, mais d'entraîner des chiens à toucher, frotter ou mordiller un objet qu'ils portent pour pouvoir alerter d'un problème.

Ce qui pourrait être très utile pour les chiens guides ou ceux dont les maîtres·ses ont des maladies conduisant à des crises soudaines, comme l'épilepsie. Un prototype de veste a déjà été mis en place, comme nous le racontions sur Korii. L'équipe de l'Animal-Computer Interaction Lab travaille également sur un collier à reconnaissance de mouvements. En attendant que Con Slobodchikoff mette au point son traducteur pour le grand public et les bons gros doggos.

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