Confinement oblige, une partie de la population est actuellement contrainte au télétravail, depuis plus d'un mois et pour de nombreuses semaines encore.
Cette situation exceptionnelle provoque une saturation des réseaux, puisqu'elle entraîne une multiplication des réunions en visioconférence. Les besoins d'échanges restent nombreux entre collègues et plusieurs échanges numériques par jour sont nécessaires pour beaucoup d'entre nous. La surcharge des réseaux engendre parfois des difficultés de connexion. Cette période très particulière est l'occasion de prendre conscience que nous sommes devenu·es hyper connecté·es et de découvrir que l'impact du numérique n'a rien de virtuel.
Rappelons que le numérique représente aujourd'hui 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), dont 47% sont imputables à nos équipements et 53 aux data centers et aux infrastructures réseaux. Cette part pourrait atteindre les 8% d'ici à 2025 si nous continuons à augmenter nos usages au rythme actuel. Les Européen·nes possèdent actuellement deux fois plus d'objets connectés qu'en 2016. Voici donc quelques conseils pour alléger les impacts de nos pratiques numériques.
1. Se contenter de l'audio pour les réunions en ligne
Skype, Zoom, Teams… grâce aux nombreuses applications de visioconférence, les entreprises se sont adaptées au confinement pour maintenir des réunions virtuelles. S'il est tentant d'activer la vidéo pour rendre ces échanges presque normaux, il faut savoir que le flux de données en audio consomment 1.000 fois moins de bande passante que la vidéo.
Par ailleurs, il est plus pertinent de placer les documents utiles à la réunion sur un serveur local ou une boîte de partage où chaque personne intéressée pourra venir les télécharger, plutôt que de les envoyer par mail. Cela évitera de faire voyager les données de votre fichier sur quelque 15.000 km avant d'atteindre chaque participant·e à la réunion.
2. Désactiver les notifications automatiques inutiles
Sur nos smartphones mais aussi sur nos ordinateurs, nous sommes de plus en plus envahis par les notifications envoyées par nos applications: mails, médias, réseaux sociaux… Certaines d'entre elles ne sont pas sollicitées, et il est rare que nous les consultions.
Cette automatisation génère pourtant une surcharge des réseaux, avec des flux de données importants et complètement superflus. Pensons donc à les désactiver.
3. Mieux gérer son navigateur
Lorsque nous travaillons, nous avons souvent plusieurs fenêtres ouvertes, dont la plupart ne sont plus utilisées. Une fois la recherche aboutie, il est donc important de fermer les pages internet dont nous n'avons plus besoin: en effet, nos navigateurs réactualisent en permanence les pages restées ouvertes, et pour cela font appel à des serveurs très consommateurs d'énergie.
Par ailleurs, utilisons le chemin le plus court pour effectuer une recherche. Pour ce faire, on peut ajouter à nos favoris les sites internet que nous avons l'habitude de consulter régulièrement, taper directement l'adresse du site ou utiliser l'historique, et employer des mots-clés précis dans les moteurs de recherche.
Ces mesures qui paraissent anodines permettent de diviser par quatre les émissions de GES engendrées par notre recherche.
4. Limiter les mails et les trier
Même si aujourd'hui les mails ne sont plus le problème majeur de l'impact du numérique, il est utile de garder en tête quelques bonnes pratiques.
Il reste important de ne pas multiplier les destinataires quand on envoie un mail. Lorsqu'on répond à un message par exemple, on peut éviter de laisser tou·tes les collègues en copie si ce n'est pas nécessaire. Compresser les pièces jointes ou utiliser un site de dépôt temporaire pour les fichiers lourds est également une bonne idée. Par ailleurs, privilégions entre collègues la messagerie instantanée et le serveur de l'entreprise plutôt que les envois de mails systématiques.
Pour éviter des transferts inutiles de données, pensons aussi à nous désabonner de newsletters qu'on ne lit pas et à installer un anti-spams.
5. Faire le ménage dans le cloud
Les personnes qui utilisent un cloud ont souvent l'impression d'avoir affaire à un espace de stockage infini et éternel, mais de grandes quantités de données s'y accumulent, entraînant une surconsommation d'énergie des infrastructures et nécessitant toujours plus de serveurs pour le stockage.
Afin d'y remédier, on peut désactiver les transferts automatiques de données, conserver uniquement le nécessaire et privilégier, dans la mesure du possible, le stockage de fichiers, photos et vidéos sur ordinateur et disque dur externe.
6. Éviter au maximum le streaming et privilégier le wifi
C'est probablement le conseil le plus important, tant le poids du streaming est considérable. Pour les adeptes du travail en musique, il est essentiel de privilégier la radio et les musiques téléchargées, et surtout d'éviter de lancer le clip de la musique que l'on écoute. Beaucoup plus de données voyagent dans les réseaux quand on sollicite un clip vidéo plutôt que l'audio.
Le conseil est valable en dehors du temps de travail. Dans cette période où il nous est difficile de résister à l'appel d'un film ou d'une série, il est préférable de les télécharger que de les regarder en ligne (ou du moins de les visionner en basse qualité). Car les vidéos en streaming représentent 60% du flux mondial de données.
Par ailleurs, il faut savoir que la connexion en wifi est moins consommatrice que la 4G. Mieux vaut donc, lorsque l'on est chez soi, se connecter à sa box.
7. Éteindre l'ordinateur lorsqu'on ne l'utilise pas
Au-delà d'une heure de pause, l'ordinateur peut être éteint. On l'ignore souvent mais, en veille, un ordinateur utilise encore de l'énergie équivalente à 20 à 40% de sa consommation en état de fonctionnement.
En fin de journée, n'oublions pas d'éteindre complètement nos ordinateurs et de les débrancher de la prise pour éviter là aussi une dépense énergétique inutile.
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
