Prévoyez de l'espace pour accueillir la chose. Beaucoup d'espace. | PlayStation
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Test de la PlayStation 5: le gros bond en avant

Rutilante, la nouvelle machine de Sony confirme que la nouvelle génération ouvre une ère inédite pour le jeu vidéo.

Nous avons la chance, depuis quelques semaines, de pouvoir jouer sur Xbox Series X, première console next-gen à voir le jour. La chance n'est sans doute pas le meilleur terme, bonheur serait plus exact.

Car les seuls véritables bols d'air pris en ces temps d'enfermement n'ont pas été ceux, crasseux et effrayés, du rayon pâtes du Franprix d'en face. Ils ont été ceux des fjords désolés et grandioses d'Assassin's Creed: Valhalla Rising, sublimés par la puissance de la console. Ou ceux, automobiles, follement libres et au velouté magique de Forza Horizon 4 ou du frénétique Dirt 5. Ou ceux du Londres flippant mais littéralement étincelant de beauté de Watch Dogs: Legion. Ou ceux, jamais respiré ailleurs auparavant, d'un Ori and the Will of the Whisps transmuté en une bouleversante merveille d'animation par la grâce technique de la next-gen.

Bien que le marché s'en charge lui-même depuis quelques mois, on ne rappellera jamais à quel point les jeux vidéo peuvent chambouler des vies, généralement pour le meilleur, les sauver parfois.

Une semaine après la Xbox Series X et sa petite sœur Series S, c'est au tour de la PlayStation 5 de Sony de débouler dans les existences confinées et de leur offrir mille portes vers d'inimaginables ailleurs. Après quelques jours passés en sa compagnie, une certitude déjà: la machine japonaise va elle aussi changer beaucoup, beaucoup de choses.

Techniquement, la PS5 n'a pas grand chose à envier à la Xbox Series X, qui n'a pas grand chose à envier à la PS5. Comprenez par là que, si elles ne sont pas jumelles et adoptent des solutions propres (le refroidissement par métal liquide pour la PS5, la Velocity Architecture pour les Series X et S), elles restent techniquement proches.

Par fainéantise, il serait d'ailleurs simple de copier-coller les grandes lignes déjà écrites dans le test de la console de Microsoft. Xbox comme PS5 sont plus puissantes, plus rapides, débordent de teraflops, de gigahertz et de gigaoctets, effacent les frustrations et tuent les impatiences grâce au stockage sur solid state drive, promettent les monts et merveilles graphiques du (très) brillant ray tracing, friment en 4K (voire plus) et en 120 hertz sur vos écrans pimpants.

En langage commun: dès leur lancement, et alors que les développeurs ou développeuses n'en maîtrisent sans doute pas encore les pleins potentiels, la PlayStation 5 et les nouvelles Xbox dépotent méchamment.

Nouvelle vague

Au point de transformer l'expérience des gamers. Ébahi par tant de beauté, par la fluidité graphique totale comme par celle de l'expérience, sans heurt grâce à des temps de chargement minimes, on s'était fait la remarque sur le dernier Assassin's Creed, joué sur Xbox Series X mais également disponible sur PS5.

Elle nous a pété encore plus clairement au visage dès les premiers instants passés à arpenter de skyscraper en skyscraper le New York de Spiderman: Miles Morales, exclusivité Sony et incroyable vitrine technologique des capacités de sa dernière machine. De mémoire de (vieux) joueur, et en excluant le monde particulier et dispendieux du PC, jamais il n'y a eu un aussi grand bond en avant entre deux générations de consoles.

Si l'art continue de mûrir, ses supports lui permettent désormais des prouesses d'entertainment encore inimaginables il y a dix ans: Spiderman: Miles Morales n'est pas un «jeu Marvel», c'est un Marvel tout court, où le visuel spectaculaire des blockbusters hollywoodiens rejoint la liberté et l'immersion du jeu vidéo –comme si ce dernier atteignait la forme ultime que nous ne pouvions que fantasmer il y a quelques années encore.

Le photoréalisme n'a rien d'une panacée vidéoludique; le carton mérité de la Switch en est sans doute la meilleure preuve. Il permet cependant à certaines escapades ludiques de devenir de véritables voyages: dans le jeu vidéo moderne, on passe autant de temps à prendre des photos qu'à jouer, comme si on y passait des vacances, comme pour marquer à jamais, les mâchoires décrochées jusqu'au sol, l'émotion pure de la première découverte.

Bref, Spiderman: Miles Morales le prouve, tout comme les splendeurs damnantes de Demon's Soul ou les effets spéciaux rococo et clignotants de Godfall, autres exclusivités de lancement de la PlayStation 5: comme la Xbox Series X, celle-ci transforme le présent en futur et, en offrant à leurs créateurs et créatrices les outils d'une liberté plus totale, promet quelques grandes années pour les jeux vidéo.

Touché coolé

Il y a néanmoins des différences notables entre les deux concurrentes. La première, la plus palpable, est le contrôleur. Si Microsoft a parfait son excellente manette de la génération précédente, Sony a lancé de bien plus ambitieux chantiers. Le résultat est la DualSense, paddle nouvelle génération doté d'un retour haptique et de gâchettes adaptatives permettant de littéralement sentir ce que l'on fait ou voit à l'écran.

Fourni avec la console, l'agréable et très meta Astro's Playroom fait office de démonstration technique, plutôt probante et prometteuse pour l'avenir. On sent nos pas dans la neige, on sent différemment ceux dans le sable, le bris de verre se fait presque dans nos doigts, tendre la corde de son arc résiste à l'index.

Certes, la forme de la manette Xbox reste une (p)référence pour de nombreuses mimines, mais la DualSense n'a rien d'un gadget et deviendra sans doute une partie intégrante, voire importante, des expériences à venir.

Colossale

Outre une philosophie du jeu très différente d'une marque à l'autre, Sony ayant jusqu'ici une longueur d'avance sur les grosses franchises exclusives, Microsoft misant de son côté sur son génial Game Pass, l'autre différence entre les Xbox Series et la PlayStation 5 est de taille.

Littéralement, de taille. Si la Series S est une machine à taille de guêpe, la Series X est plus massive –mais en bloc noir et sobre, elle reste sinon jolie, du moins discrète. La PlayStation 5, elle, est énorme. Ou plutôt elle est ÉNORME –et, esthétiquement si singulière, qu'elle pourra rebuter quelques esthètes.

C'est le prix à payer pour apprécier le silence absolu de ses entrailles, mais c'est un facteur à prendre en compte: des couples risquent de se déchirer, des meubles trop étriqués seront mis au rebut et des salons nécessiteront de profonds chamboulements.

Rassurez-vous toutefois: une fois allumée, la console se fait vite oublier, comme tout ce qui l'entoure, effacé par l'immersion, englouti par les émotions.

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