Un petit carré blanc ou noir, de moindre épaisseur et de quelques grammes à peine, à accrocher sur tout et n'importe quoi pour ne plus rien perdre. C'est l'idée de Tile, société californienne fondée en 2012 et qui revendique le titre de leader du marché mondial des trackers intelligents permettant de retrouver ses objets en quelques minutes.
À accrocher à son trousseau à la manière d'un porte-clé, à coller au dos de sa télécommande, sur ses écouteurs ou son ordinateur... Tile a conçu cinq produits de formes différentes, connectés en Bluetooth à une application mobile ou desktop et que l'on peut faire sonner si l'on a égaré un objet. Présent dans 195 pays, Tile revendique «6 millions d'objets retrouvés chaque jour».
Apple Tags, Amazon Sidewalk
Un bon business? Forcément, puisque les têtes en l'air existent sur tous les continents. Et c'est bien le problème actuel de Tile, qui voit son leadership remis en question par Apple: la firme de Tim Cook veut sa part du gâteau et s'apprête à sortir un jeton de localisation fonctionnant sur le même principe.
Selon des rumeurs de plus en plus précises, celui-ci pourrait être appelé Apple Tags et fonctionner sans wifi ou données cellulaires, mais avec une puce hors ligne similaire au U1 de l'iPhone 11. Selon le journal économique Nikkei, les Apple Tags seraient même entrés en production et pourraient bien être le «one more thing» de la grande conférence Apple de ce 15 septembre.
Tile grince donc des dents et, en prévision, vient de proposer un nouvel abonnement premium pour fidéliser sa clientèle. Le principe est simple: pour une centaine de dollars par an et aux États-Unis, Tile propose un remplacement gratuit de ses batteries et, surtout, un remboursement à hauteur de 1.000 dollars [842 euros] si ses produits ne vous permettent pas de retrouver les objets égarés. Une manière de montrer sa fiabilité à ses client·es et de sortir du lot.
Outre Apple, ce marché des petits trackers intelligents attire d'autres convoitises. De nombreuses start-ups comme Chipolo, Mynt ou Orbit tentent de se faire une place dans les poches des consommateurs. La française Wistiki essayait aussi depuis 2016 de commercialiser ses porte-clés connectés. Après plusieurs tours de table d'ampleur, la start-up a finalement été placée en liquidation judiciaire en avril, directement frappée par la crise du Covid-19 et écrasée par la concurrence.
Dernier challenger, et pas des moindres: Amazon. L'année dernière, l'entreprise a présenté un nouveau protocole baptisé Sidewalk, réseau maillé qui s'appuie sur la bande de fréquence 900 MHz pour pousser la portée des réseaux wifi. Très concrètement, l'objectif est de relier –donc de localiser– des objets connectés à des kilomètres de distance. Un réseau d'un nouveau genre, à développer sur le long terme, mais qui fait évidemment craindre des dérives en matière de surveillance.