Une usine à Katerini en Grèce. | Jason Blackeye via Unsplash

Une usine à Katerini en Grèce. | Jason Blackeye via Unsplash

Les tours de refroidissement, un nouvel outil pour capturer le CO2

Même pas besoin de nouvelles infrastructures.

Capturer le carbone directement dans l'air pour le stocker est une technologie pour l'instant extrêmement coûteuse et inefficace. La start-up suisse Climeworks, par exemple, qui utilise d'énormes turbines pour aspirer l'air, s'appuyait en 2019 sur un coût de 500 à 600 dollars la tonne de CO2 capturée.

Sa rivale, Carbon Engineering, prétend pouvoir parvenir à 100 euros la tonne, à condition que le procédé soit déployé à grande échelle, ce qui suppose d'énormes investissements. Alors, en attendant un hypothétique déploiement, pourquoi ne pas utiliser ce qui existe déjà?

C'est le pari de la start-up Noya, qui entend se servir des tours de refroidissement des usines ou des immeubles. «Il existe plus de 2 millions de tours de refroidissement opérationnelles aux États-Unis», met en avant la startup. «Si elles étaient toutes équipées avec notre système, on pourrait capturer 10 milliards de tonnes de CO2 chaque année, ce qui représente 50% de plus que les émissions de tout le pays en 2019». En se servant des infrastructures existantes, il serait ainsi possible de déployer rapidement le procédé, sans avoir à construire de nouvelles installations.

«Après tout, une tour de refroidissement est essentiellement une grosse boîte avec un ventilateur qui attire l'air de l'environnement ambiant», explique le cofondateur et PDG Josh Santo au site Fast Company. À l'intérieur de la tour, l'air aspiré circule à contre-courant de l'eau chaude, ce qui, par évaporation, permet son refroidissement.

Il suffit alors d'ajouter un additif chimique dans l'eau qui va capturer le CO2 de l'air. Le CO2 est ensuite stocké sous forme d'intermédiaire chimique dans l'eau, qui passe ensuite dans une unité de traitement où le CO2 est extrait puis mis sous pression pour être transporté et vendu ailleurs.

L'éternelle question des débouchées

L'argument massue de Noya pour convaincre les propriétaires des tours d'utiliser sa technologie est que, non seulement les entreprises n'ont rien à débourser, mais elles peuvent même faire des bénéfices. La start-up veut prendre en charge l'équipement initial et les coûts de fonctionnement additionnels, et promet de partager les bénéfices réalisés par la vente du CO2 capté. «Nous reversons aux propriétaires des tours 10% des revenus générés», garantit Josh Santos.

Noya prévoit dans un premier temps de vendre le CO2 capturé aux brasseries, bars et restaurants locaux pour fabriquer des boissons gazeuses, mais aussi à terme à des entreprises capables de stocker le carbone à grande échelle, comme les cimentiers qui peuvent minéraliser le CO2 dans le béton.

Il semble toutefois douteux que ces derniers soient réellement intéressés pour récupérer du CO2, car ils sont eux-mêmes de gros producteurs. Comme ses concurrents, Noya risque donc de se confronter au problème des débouchés. Mais sa stratégie low-cost semble moins risquée financièrement, et plus réaliste sur le papier.

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