Comme le note Ars Technica, si le secteur du transport de marchandises a bien entendu beaucoup évolué depuis sa naissance, il reste fondamentalement le même. De grosses locomotives, encore souvent alimentées au diesel, tirent une litanie de wagons inertes pour les déplacer, sur des rails, d'un point A à un point B.
Aux États-Unis, les convois ferroviaires sont souvent à l'échelle du pays: gigantesques voire interminables. Par souci d'économie et d'efficacité, le système a lentement dérivé vers un réseau de trains interminables, nommé «transport par train massif».
«Les trains ont toujours été longs, mais ils se sont allongés ces dernières années parce qu'on fait de grosses économies d'échelle en procédant de la sorte», explique au site Matt Soule, ancien rocket scientist pour SpaceX et cofondateur de Parallel Systems, qui prétend vouloir bouleverser tout ceci.
«Le problème est qu'on se retrouve désormais avec des convois de cinq kilomètres», poursuit-il sans même exagérer, les trains les plus longs pouvant approcher les 400 wagons. «Où peut-on garer un tel engin? La réponse est qu'il n'existe pas beaucoup d'endroits pour le faire.»
Train-train quotidien
Parallel Systems a donc repris la chose à zéro pour imaginer un tout autre système. Le sien consiste en une individualisation, une électrification et une autonomisation de la propulsion ferroviaire. Un container standard est posé sur deux de ses bogies, fonctionnant sur batteries et bardés de capteurs, qui peuvent sans locomotive ni conducteur faire voyager le wagon ainsi formé.
En théorie, et bien que cela n'ait sans doute pas grand sens sur le plan économique et pratique, un wagon seul (et son chargement) pourrait donc partir gambader entre New York et Los Angeles.
Ce n'est pas tout à fait l'idée de Parallel Systems, qui imagine des convois de dix à cinquante wagons. C'est déjà beaucoup plus court qu'une grande partie des convois de fret actuels aux États-Unis et dans d'autres pays aux systèmes similaires, et c'est surtout beaucoup plus versatile: les véhicules de la start-up pourraient très simplement accéder à des gares et endroits qui n'accueillent plus de transport de marchandise, faute de place et de moyens.
C'est donc peut-être aux camions et à la route que Parallel Systems va chercher à piquer un peu de marchandises. Avec néanmoins de gros défis à relever, souligne Ars Technica.
Si la firme souhaite que ses machines et «petits» trains alimentent des endroits pour l'instant fermés au fret, il est possible qu'il faille rénover intégralement les infrastructures, voire en créer de nouvelles –notamment les grues nécessaires pour déposer les containers sur les bogies.
L'implémentation de ces bogies autonomes au sein d'un système déjà bien rodé de trains à conduite humaine pourrait également causer quelques sévères maux de tête à quiconque souhaitera mettre tout ceci en musique.
Enfin, les camions aussi font leur révolution, avec une autonomisation et une électrification qui pourraient faire chuter le coût du transport sur route. Si le rail veut survivre, il devra peut-être s'adapter: c'est ce que lui propose Parallel Systems.