Il ne fait pas bon être salarié d'Elon Musk, en particulier lorsque l'orgueil et le narcissisme du nouveau patron de Twitter sont mis à mal par la simple réalité des choses.
Un «top ingénieur» de l'entreprise, qui avait pourtant accepté les conditions inhumaines de travail mises en place par le nouveau taulier, en a encore récemment fait les frais: selon Platformer, il a été viré devant ses collègues hébétés pour la simple raison que les gazouillis du serial entrepreneur n'étaient pas assez lus sur la plateforme qui lui appartient.
Elon Musk, qui la semaine dernière a rendu ses tweets «privés» pour voir si cela les rendait plus visibles, a réuni certains des développeurs de la firme pour discuter de ces statistiques en berne. Pourquoi les gens semblent-ils désormais l'ignorer, leur demandait-il en substance?
«C'est ridicule, j'ai plus de 100 millions de followers, et je ne reçois que quelques dizaines de milliers d'impressions [le nombre de fois où un tweet s'affiche à l'écran d'un internaute, désormais rendu public, ndlr]», s'est-il apparemment emporté.
Ouste!
Chiffres à l'appui, notamment issus de l'analyse des tendances Google, les ingénieurs ont notamment tenté d'expliquer que c'était, peut-être, simplement une phase. Après le vif intérêt qu'ont constitué ses premières (et houleuses) semaines à la tête du navire, les gens sont peut-être simplement passés à autre chose, créant moins d'engagement autour de ses tweets et poussant donc l'algorithme de la plateforme à moins les montrer.
Il lui a également été expliqué, sans doute avec force pincettes, que le fait d'avoir rendu public le nombre d'impressions de chaque tweet avait probablement eu l'effet inverse de celui escompté. Au lieu de montrer que Twitter est un endroit vivant qui n'appelle qu'à l'engagement, il a possiblement poussé ses utilisateurs et utilisatrices vers les affres de la timidité et des déceptions chiffrées.
Elon Musk, rapporte Platformer grâce à «plusieurs sources au courant de la réunion», n'a apprécié aucune de ces explications, pourtant rationnelles. Et bien que ses ingénieurs lui aient déjà prouvé que leur algorithme ne présentait aucun biais contre ses tweets, il a piqué une grosse colère, et licencié l'un de ces développeurs sur-le-champ. «Tu es viré, tu es viré», s'est-il ainsi emporté.
La santé financière de la firme n'a jamais été si critique, avec une dette qui semble de plus en plus insoutenable malgré l'arrivée de Twitter Blue (et de ses trop peu nombreux abonnés payants). La société, qui pourrait, selon de douteuses rumeurs, limiter son usage quotidien aux non-abonnés pour les pousser à sortir la carte bleue, a fini par mettre aux enchères certaines de ses possessions et multiplie les bisbilles avec les propriétaires de ses locaux, à Londres ou à San Francisco, dont elle ne paie plus les loyers.
Bref, l'oiseau gazouille toujours mais la branche de l'arbre sur lequel il est posé semble bien précaire –et sent déjà le sapin, un sapin à 44 milliards de dollars.