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Ukraine: les F-16 tardent mais les bombes GLSDB à longue portée arrivent (et c'est encore mieux)

Une précision diabolique et 150 km d'allonge: de quoi troubler les plans russes.

Le 26 janvier dernier, nous expliquions, à la suite des annonces en cascade concernant la livraison de chars lourds européens ou américains à Kiev que l'étape suivante, soit la maîtrise des airs par la fourniture d'avions multirôle, n'était plus qu'une question de signature. Bientôt, c'était certain, l'Ukraine recevrait des F-16, l'avion qui semble tenir la corde.

Joe Biden, qui semble-t-il n'a pas la qualité de lire korii., a tenu à nous contredire. S'il ne faut pas surinterpréter une réponse si courte, donnée dans de telles conditions, le président américain a ainsi répondu un cinglant «Non» à un journaliste lui demandant entre deux portes si les États-Unis allaient envoyer des F-16 en Ukraine.

Les choses peuvent encore évoluer. Au Pentagone, de nombreux cadres poussent ainsi l'administration Biden à ne pas craindre de dépasser cette nouvelle ligne rouge et à envoyer au plus vite des «Fighting Falcon» à Kiev. Les pilotes auraient même déjà discrètement commencé à apprendre à manier la bête.

Ailleurs aussi, les choses pourraient se débloquer. À la même question, les Pays-Bas ont récemment expliqué ne pas exclure l'option de fournir des F-16 à Kiev.

La Pologne elle aussi, toujours en pointe lorsqu'il s'agit d'appuyer son voisin agressé, a indiqué qu'elle était prête à envoyer des avions de combat en Ukraine, du moins si d'autres membres de l'OTAN la rejoignaient dans une coalition rappelant celle créée pour les chars lourds de combat. Lundi 30 janvier, Emmanuel Macron a de son côté affirmé que «rien n'est interdit par principe», les Mirage 2000 pouvant, de la même manière, intéresser Kiev.

Quoiqu'il en soit, et compte tenu des longs mois nécessaires à l'entraînement des pilotes ukrainiens sur de nouveaux appareils occidentaux comme à la mise en place des chaînes logistique et de maintenance sans lesquelles les aéronefs ne sont rien, nous sommes loin de voir Kiev reprendre la maîtrise de ses cieux.

Loin et bien

Ce qui ne l'empêchera pourtant pas, d'ici là, d'envoyer des projectiles loin de ses lignes. Comme annoncé lors de la réunion de Ramstein le 20 janvier, dans la très longue liste de nouveaux armements fournis par les Occidentaux à l'Ukraine figurent des «Ground-Launched Small Diameter Bomb» (GLSDB, soit des bombes de petit diamètre lancées au sol).

Si Kiev réclame à cor et à cri des projectiles à l'allonge plus longue encore, les ATACMS dont nous parlons depuis des mois, l'arrivée prochaine des GLSDB a été confirmée, selon Reuters, le 31 janvier par des officiels américains, au sein d'un nouveau package de 2 milliards de dollars (1,84 milliard d'euros), qui devrait être formellement rendu public dans les jours qui viennent.

Une partie de cette somme devrait être consacrée à un fonds nommé «Ukraine Security Assistance Initiative» (USAI), qui permettra à l'administration Biden d'acheter directement pour Kiev des armes à leurs fabricants, plutôt que de les prélever sur les stocks américains.

C'est grâce à cet argent que les États-Unis doivent faire l'acquisition, pour Kiev, de ces GLSDB que ses coconcepteurs, Saab et Boeing, affirmaient en novembre pouvoir livrer dès le printemps. Pour mémoire et comme nous l'écrivions alors, cette arme est constituée de deux éléments: une bombe de petit diamètre GBU-39B à guidage GPS de 113 kilos et le moteur de la roquette M26, que peuvent lancer les Himars.

Faites de matériels plutôt abondants et adaptées à des armes déjà sur place, donc plus simples à fournir que des F-16 et leur logistique attenante, les GLSDB sont d'une précision diabolique et ont une portée de 150 kilomètres, grâce à leurs ailettes qui se déploient dans les airs une fois la bombe lancée. Cent-cinquante kilomètres: c'est le double de ce que peuvent actuellement atteindre les armées de Kiev, et donc un pas extrêmement important dans ce qui se prépare les mois prochains.

Le feu au lac

Tout cela pourrait donc se mettre en branle assez rapidement. Et cela tombe bien, car l'urgence semble grande. Le grand élan ukrainien de l'automne s'est en effet arrêté, volontairement, d'une part, pour permettre de se renforcer, mais aussi parce que le matériel occidental a tardé à arriver, faisant rater au pays une importante fenêtre lors de laquelle la Russie était d'une grande faiblesse.

Rejoints par les analyses du très solide Institut pour l'étude de la guerre (ISW) et par le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, les officiels ukrainiens tirent ainsi la sonnette d'alarme depuis plusieurs jours: Moscou serait en train de préparer une offensive majeure. Un temps, on l'imaginait au printemps, mais elle serait désormais «imminente», selon les estimations de l'ISW.

D'autres ne partagent pas cet avis, jugeant que la Russie peine encore à remplacer les innombrables troupes perdues depuis le début de son invasion en février 2022, y compris ses parachutistes d'élite. De plus, le «général Hiver» semble, pour une fois, ne pas être l'allié des troupes de Vladimir Poutine, beaucoup moins bien équipées que celles à l'écusson jaune et bleu.

Mais d'après l'ISW comme selon les hauts gradés ukrainiens, Moscou aurait commencé à masser 200.000 hommes et de conséquentes quantités de matériels dans le Donbass en vue d'une nouvelle attaque qui pourrait avoir lieu dans les régions de Donetsk et de Lougansk.

Les forces de Kiev risquent donc d'avoir besoin, plus vite peut-être que l'Occident ne le pensait, de projectiles capables de plonger la logistique russe dans le chaos, de couper les lignes d'approvisionnement, de viser bases et quartiers généraux, comme elles s'emploient à le faire depuis des mois avec un succès certain.

Plus l'Ukraine pourra viser profondément derrière les lignes russes, moins les armées de Moscou pourront s'organiser. Les 150 kilomètres des GLSDB, utilisables avec les Himars déjà sur le terrain, s'avéreront donc sûrement très vite précieux. Plus vite que des avions de combat qui finiront sans doute par venir, mais dans une phase moins urgente de cette guerre.

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